- En 2022, la prévalence de l’accident vasculaire cérébral était estimée à 1.086.795 cas. Au total, 122.422 adultes ont été hospitalisés au moins une fois pour cette maladie.
- Par rapport au taux national, les départements des Côtes-d’Armor, du Nord, du Pas-de-Calais, de Seine-Saint-Denis, plusieurs départements du Sud-Ouest présentaient des taux beaucoup plus élevés.
- Les personnes résidant dans les communes les plus défavorisées de métropole étaient également plus touchées.
Faire des accidents vasculaires cérébraux (AVC) une priorité nationale de santé publique, c’était le but du ministère de la Santé en 2010. C’est pourquoi à cette date, un "plan national d’actions AVC 2010 – 2014" a été lancé. Cette stratégie, mise en place pour "réduire la fréquence et la gravité des séquelles" liées aux attaques cérébrales, s’articulait en quatre axes : l’amélioration de la prévention et l’information de la population, la mise en œuvre des filières de prise en charge, et des systèmes d’information adaptés, le garanti de l’information et la formation des professionnels ainsi que la promotion la recherche. Près de 10 ans après ce premier plan national, Santé publique France a mené une étude afin de faire le point sur l’épidémiologie des AVC identifiés par le Système national des données de santé (SNDS), leur prise en charge et leur devenir.
AVC : des taux plus élevés d’hospitalisation à La Réunion et à Mayotte
Dans le cadre de ces travaux, l’autorité sanitaire a identifié les personnes âgées de plus de 18 ans hospitalisés pour une attaque cérébrale en 2022 à partir des données médico-administratives et les analyses stratifiées sur le type d’AVC. La prévalence de l’accident vasculaire cérébral au 1er janvier 2023 a été définie par le nombre de personnes vivantes à cette date avec un antécédent d’hospitalisation pour AVC ou une affection longue durée pour cette pathologie (2012-2022). En utilisant les données de population des statistiques nationales françaises, l’équipe a calculé les taux d’incidence et de prévalence pour 100.000 habitants. Les patients ont été suivis jusqu’à un an après l’hospitalisation pour AVC afin de relever entre autres le statut vital, les taux d’admission en soins médicaux et de réadaptation, de consultation post-AVC chez un neurologue, et de traitements médicamenteux.
Selon les résultats, en 2022, 122.422 adultes ont été hospitalisés au moins une fois pour une attaque cérébrale et la prévalence de la maladie était estimée à 1.086.795 cas. "Les départements et régions d’outre-mer (DROM) présentaient des taux beaucoup plus élevés (jusqu’à 322,1/100.000 à La Réunion et 386,9/100.000 à Mayotte) par rapport au taux national." En métropole, les taux variaient entre 159,9/100.000 en Haute-Corse à 241,7/100.000 dans les Côtes-d’Armor, soit un rapport de 1,5 entre les départements extrêmes de métropole, et allant jusqu’à 2,4 si la métropole et les DROM étaient pris en compte. "Les départements du Nord (232,5/100.000), du Pas-de-Calais (232,1/100.000), de Seine-Saint-Denis (220,2/100.000), et plusieurs départements du Sud-Ouest tels que le Lot-et-Garonne (229,2/100.000) et les Landes (217,6/ 100 000) présentaient également des taux standardisés relativement élevés par rapport au taux national (197,4/100 000 après exclusion des cas d’AVC avec une donnée manquante pour le département de résidence)", peut-on lire dans le rapport.
Une prévention plus efficace de l’AVC est nécessaire dans certains territoires et populations
L’hospitalisation pour une attaque cérébrale était caractérisée par une durée moyenne de séjour de 12,5 jours, avec une médiane de 8 jours. Une admission en unité de soins intensifs neurovasculaires était observée chez 46,8 % des patients, avec des variations importantes selon le département, l’âge et le sexe. Parmi les survivants à six mois, le suivi mettait en évidence un taux d’admission en soins médicaux et de réadaptation de 34,3 % pour les AVC ischémiques et 41,7 % pour les hémorragiques. Seuls 28,8 % et 18,8 % des adultes ayant subi des AVC ischémiques et hémorragiques avaient eu une consultation chez un neurologue, et 19,5 % des AVC ischémiques ont été vus par un cardiologue dans les six mois. "La létalité à un an était de 20,8 % des patients hospitalisés pour un AVC ischémique et 37,9 % de ceux hospitalisés pour un AVC hémorragique."
Face à ces "fortes disparités départementales", Santé publique France souligne la nécessité d’une prévention plus efficace de l’accident vasculaire cérébral dans certains territoires et populations, de la régularité des campagnes d’information sur les signes et symptômes de l’AVC et de la conduite à tenir le cas échéant, et d’améliorer l’offre et l’accessibilité des patients aux unités neurovasculaires et de leur suivi.