- Une activité physique accrue a été liée à un risque plus faible de décès par maladie cardiovasculaire chez les femmes ménopausées ayant eu un cancer.
- Tous les 2.500 pas quotidiens supplémentaires, le risque de décès par maladie cardiovasculaire diminuait de 34 %.
- Les risques baissaient même lorsque les participantes marchaient moins de 5.000 pas par jour.
Les survivantes du cancer ont un risque accru d’être emportées par une maladie cardiovasculaire que les femmes n’ayant jamais eu de tumeur maligne. Pour réduire cette menace, les patientes auraient tout intérêt à marcher ou à bouger plus. En effet, atteindre 5.000 pas par jour réduirait les risques de décès des patientes d'au moins 40 %. Voici les conclusions d’une nouvelle étude présentée lors de l'American Heart Association’s Epidemiology and Prevention : Lifestyle and Cardiometabolic Health Scientific Sessions 2025, organisé à la Nouvelle-Orléans entre les 6 et 9 mars.
Cancer et maladie cardiovasculaire : 5.000 pas par jour réduisent les risques de décès
Pour mieux comprendre les effets de l’activité physique sur la santé des femmes, les chercheurs ont suivi près de 2.500 volontaires ménopausées âgées de 63 à 99 ans pendant près de 8 ans. Certaines d’entre elles avaient été diagnostiquées d'un cancer du sein ou d'autres cancers au moins un an avant l’étude. Les participantes portaient un accéléromètre sur la hanche pendant au moins 10 heures par jour durant une semaine au maximum. L'appareil enregistrait la quantité d’activité physique quotidienne et son intensité, le nombre de pas et les périodes de sédentarité.
L’analyse des données montre qu’une activité physique accrue, notamment une augmentation du nombre de pas quotidiens, est liée à un risque plus faible de décès par maladie cardiovasculaire chez les femmes ménopausées qui ont des antécédents de cancer. "Le bénéfice le plus important a été observé chez les participantes qui ont enregistré 5.000 à 6.000 pas par jour, et leur risque de mortalité toutes causes confondues a été réduit de 40 %”, précisent les scientifiques dans leur communiqué.
De plus, tous les 2.500 pas quotidiens supplémentaires, le risque de décès par maladie cardiovasculaire baissait de 34 %. La marche n’est pas le seul moyen de protéger sa santé. Pratiquer des exercices physiques modérés à vigoureux (jardinage, danse, course, natation...) au moins une heure par jour entraîne un repli du risque de mortalité toutes causes confondues de 40 % et du risque de mortalité par maladie cardiovasculaire de 60 %. "Cependant, des réductions significatives du risque ont également été observées à des durées bien inférieures à une heure par jour", ajoutent les auteurs.
Autre constat de l’équipe de recherche : les personnes qui passaient 102 minutes par jour assises, avaient un risque accru de 12 % de mortalité toutes causes confondues et un risque accru de 30 % de décès par maladie cardiovasculaire.
Il faut encourager les survivantes du cancer à être plus actives
"Encourager les survivantes du cancer à être plus actives à rester moins assises et à faire plus de pas chaque jour pourrait être une approche réalisable pour prolonger la survie et réduire le risque de mortalité par maladie cardiovasculaire", estime l’auteur principal de l’étude, Pr Eric Hyde, analyste de recherche à l’Université de Californie à San Diego.
Pour lui, cette recommandation a en plus l’avantage d’être facile à intégrer dans son quotidien. "Les risques ont même diminué lorsque les participants marchaient moins de 5 000 pas par jour, soit la moitié du seuil souvent vanté de 10 000 pas par jour", souligne Eric Hyde. "Le nombre de pas quotidiens est une mesure importante, car il est facilement compris par le public, peut être mesuré à n’importe quel niveau d’intensité et est enregistré sur des appareils portables comme les montres connectées qui sont de plus en plus portées par tout le monde."
Un point qui est confirmé par un collègue qui n’a pas participé aux travaux : Pr Keith Diaz. "Bien que l’exercice physique structuré demeure le moyen le plus efficace et le plus efficace d’améliorer votre santé, ces résultats soulignent l’importance de la marche, quelle que soit l’intensité. Le chemin vers un mode de vie actif est plus accessible qu’on ne le pense souvent, et les avantages sont accessibles à tous, y compris aux personnes qui doivent faire face à la vie après un cancer", explique l'expert.