Plus que le fast-food, c'est une alimentation grasse et peu variée qui cause l'obésité infantile, ont rappelé récemment des chercheurs américains dans l'édition de janvier du Journal of Clinical Nutrition. Et ce mode de vie issu des pays occidentaux arrive à présent dans les pays arabes. Avec des résultats inquiétants en terme de santé publique et de mortalité prématurée. La progession des maladies cardiovasculaires dans ces pays au cours de ces dernières années inquiète tout particulièrement les chercheurs.
Les maladies infectieuses en tête en 1990
En effet, dans une vaste étude internationale publiée lundi dans The Lancet, des chercheurs ont comparé l'évolution de l'état de santé de la population dans 22 pays de la Ligue arabe en vingt ans. En 1990, les infections respiratoires arrivaient en tête des préoccupations sanitaires, et étaient responsables de 11 % des décès dans ces pays. Parmi les autres causes de décès figuraient également dans le haut du classement la mortalité périnatale, et les maladies liées à une mauvaise alimentation. Aujourd'hui, ces pathologies restent toujours importantes dans les pays arabes à bas revenus comme les Comores, Djibouti, la Mauritanie, la Somalie et le Yémen. Mais globalement, les maladies infectieuses ont reculé, à l'exception du sida (virus du VIH), au cours des 20 dernières années.
20 ans après, ce sont les maladies cardiovasculaires qui tuent le plus
A l'inverse, alors qu'elles étaient en seconde position en 1990, les maladies cardiovasculaires arrivent nettement en tête en 2010. Elle représentent à présent 14,3 % de l'ensemble des décès.
Dans la suite de ce triste palmarès, les maladies infectieuses sont désormais reléguées à la seconde place. Elles devancent cependant toujours les diarrhées, le diabète, les accidents de la circulation, et la cirrhose du foie.
Enfin, parmi les autres pathologies responsables bien souvent de décès prématurés les chercheurs citent la dépression, la violence domestique, les douleurs de dos. « Tous ces signes montrent que cette région connait une transition épidémiologique majeure », indique l'équipe.
Des maladies liés à l'occidentalisation du monde arabe
Et ces scientifiques de poursuivre en indiquant que « la situation ressemble de plus en plus à celle de l'Europe occidentale et de l'Amérique du nord », où la sédentarité et une alimentation déséquilibrée sont de véritables fléaux. Ils soulignent aussi que les maladies liées à l'alcool ou à la consommation de stupéfiants sont également en nette hausse dans les pays arabes.
Enfin, dans le même temps, les chercheurs soulignent que ces pays ont fait de gros progrès « notamment en ce qui concerne la réduction de la mortalité infantile et maternelle. »
Toutefois, la prudence est de mise quant à ces résultats, car l'étude a été réalisée avant l'éclosion du « Printemps arabe », notent-ils. « De nombreux succès évoqués, écrivent-ils, pourraient bien avoir disparu à cause de la guerre et de pénuries apparues dans certains secteurs de la santé, notamment les programmes de vaccination, conduisant à un nouveau regain des maladies infectieuses », conclut l'équipe.