- Le stress chronique et l'obésité peuvent agir ensemble sur le développement précoce du cancer du pancréas.
- En effet, les hormones du stress et celles liées à l’obésité activent des voies clés favorisant ce cancer.
- L’utilisation de médicaments contrant les récepteurs bêta-adrénergiques comme les bêta-bloquants pourrait être un traitement limitant les impacts du stress et de l'obésité.
Le pronostic du cancer du pancréas est particulièrement pessimiste : son taux de survie à 5 ans est de seulement 11 %. Deux facteurs pourraient alimenter son développement. Le stress chronique et l’obésité accélèrent la croissance de cette tumeur meurtrière, selon une nouvelle étude d’University of California - Los Angeles Health Sciences.
Ces travaux ont été publiés dans la revue Molecular Cancer Research, le 1er mars 2025.
Cancer du pancréas : le stress et l’obésité liés à la croissance de la tumeur
Lors d’une étude sur des cellules humaines, les chercheurs ont repéré que le stress et l’obésité provoquent des changements dans les cellules pancréatiques pouvant conduire au cancer. "Plus précisément, il a été découvert que les neurotransmetteurs liés au stress et les hormones liées à l’obésité activent une protéine appelée CREB, qui est liée à la croissance des cellules cancéreuses, par différentes voies biologiques. Les hormones du stress activent la voie du récepteur bêta adrénergique/PKA, tandis que les signaux liés à l’obésité utilisent principalement la voie PKD", écrivent les auteurs dans leur communiqué.
Face à ces résultats, les chercheurs concluent que les deux facteurs liés au mode de vie alimentent la croissance du cancer du pancréas par des mécanismes similaires.
L’équipe a vérifié sa découverte en réalisant des expériences sur des souris. Elles ont été nourries avec une alimentation riche en graisses pour favoriser l’obésité. Les analyses ont montré que ce régime a favorisé la croissance de lésions précancéreuses du pancréas. Cependant, lorsque les rongeurs étaient soumis au stress de l'isolement social, ils ont présenté des lésions encore plus avancées.
Cancer du pancréas : les femmes plus sensibles au stress et à l’obésité
Lors de l’étude avec les souris, les scientifiques ont également remarqué que l’effet du stress a été plus important chez les femelles que les mâles. Pour expliquer ce phénomène, ils ont émis l'hypothèse que la réponse biologique des femmes au stress, possiblement influencée par les œstrogènes et l'augmentation de l'activité des récepteurs bêta-adrénergiques, pourrait les rendre plus sensibles aux risques de cancer liés au stress.
Pour contrer l’impact des hormones du stress et celles liées à l’obésité sur les risques de cancer du pancréas, l’équipe avance que l’utilisation de médicaments contrant les récepteurs bêta-adrénergiques comme les bêta-bloquants couramment utilisés contre l’hypertension artérielle pourrait être une solution. De nouvelles études sont nécessaires pour explorer cette piste.