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Supplémentation

La vitamine D, un nouvel espoir pour traiter la sclérose en plaques

La supplémentation en vitamine D à haute dose pourrait ralentir de manière significative l’évolution de la sclérose en plaques, selon une étude menée par le CHU de Nîmes.

La vitamine D, un nouvel espoir pour traiter la sclérose en plaques Helin Loik-Tomson / istock




L'ESSENTIEL
  • Une étude française, menée sur 303 patients pendant deux ans, révèle que la vitamine D à forte dose réduit l'activité de la sclérose en plaques (SEP). Les résultats montrent une diminution des rechutes et un allongement du délai avant l'apparition de nouvelles lésions.
  • Aucun effet indésirable grave associé à la vitamine D n’a été observé. Ces nouveaux résultats ouvrent la voie à de nouvelles recherches, notamment sur l'utilisation de la vitamine D comme traitement d'appoint.
  • Les auteurs recommandent une prise préventive et régulière de vitamine D dès l'enfance pour réduire le risque de SEP. "Jusqu'à une ampoule toutes les deux semaines, il n'y a aucun danger connu."

La vitamine D joue un rôle essentiel dans l'organisme, notamment pour le bon fonctionnement du système immunitaire et la santé osseuse. Une étude française, publiée récemment dans le prestigieux Journal of the American Medical Association (JAMA), met en évidence, pour la première fois, un nouvel effet bénéfique de cette vitamine : la réduction de l'activité de la sclérose en plaques (SEP).

Une réduction de 34 % du risque d’activité de la SEP

"La SEP est une maladie auto-immune assez fréquente. En France, il y a à peu près 120.000 patients, surtout de jeunes adultes, des femmes dans presque trois quarts des cas. La maladie commence vers l'âge de 30 ans avec une inflammation au niveau du nerf optique, de la moelle épinière ou du cerveau, explique le Professeur Éric Thouvenot, chef du service de neurologie au CHU de Nîmes, qui a coordonné l’étude, au micro de France Bleu. Ces plaques d'inflammation vont provoquer une baisse d'acuité visuelle d'un œil ou bien des sensations de troubles d'équilibre, d'engourdissement au niveau des jambes, parfois même une faiblesse au niveau des membres, une maladresse qui va amener le patient aux urgences."

L'étude, baptisée D-Lay-MS et menée dans 36 centres français, a suivi pendant huit ans 303 patients atteints de SEP, avec une moyenne d'âge de 34 ans et une majorité de femmes (70 %). Ils ont été répartis en deux groupes : l'un traité par vitamine D à forte dose (deux ampoules de 100.000 UI par mois), l'autre sous placebo. L'objectif était de mesurer l'impact de cette supplémentation sur l'activité de la maladie, notamment la fréquence des rechutes et l'apparition de nouvelles lésions.

L'activité de la maladie ralentie par la prise de vitamine D

Résultat, la prise de cholécalciférol (autre nom de la vitamine D) oral a permis de ralentir efficacement l'activité de la maladie. En effet, après 24 mois de traitement, 60,3 % des patients sous vitamine D n'avaient pas de nouvelle activité clinique ou radiologique de la maladie, contre 74,1 % dans le groupe placebo, soit une réduction de 34% du risque d’activité de la maladie. Mieux encore, le délai avant une nouvelle lésion ou une poussée a presque doublé chez les patients sous vitamine D : 432 jours contre 224 jours. A noter qu’aucun effet indésirable grave associé à la vitamine D n’a été observé.

Un potentiel traitement d'appoint ?

Les scientifiques savaient déjà que "la carence en vitamine D est un facteur de risque de sclérose en plaques". Mais jusqu'à présent, aucune étude ne parvenait à prouver un effet de la supplémentation sur l'évolution de la maladie. Ces nouveaux résultats ouvrent donc la voie à de nouvelles recherches, notamment sur l'utilisation de la vitamine D comme traitement d'appoint.

"C'est un résultat très important, notamment pour les pays où l'accès aux traitements de fond est limité pour des raisons économiques", souligne le Pr Thouvenot. Il recommande également une prise préventive et régulière de vitamine D dès l'enfance, et jusqu'à l'adolescence, pour réduire le risque de SEP. "Jusqu'à une ampoule toutes les deux semaines, il n'y a aucun danger connu", selon le spécialiste. La dose recommandée pour la population générale est d'une ampoule tous les deux mois, notamment à l'entrée de l'hiver et au début du printemps.

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