Un grand nombre de personnes prêtent des vertus protectrices au vin rouge, en raison de sa teneur élevée en resvératrol, un antioxydant aux propriétés anti-inflammatoires. Or, il a été maintes fois prouvé que l’alcool est un facteur de risque de cancer, car il endommage l’ADN et les protéines.
Pour trancher la question des “qualités” du vin rouge, les chercheurs de l’École de santé publique de l’Université Brown ont passé au crible "la vaste et souvent contradictoire littérature sur la cancérogénicité du vin rouge et du vin blanc".
Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nutrients, le 31 janvier 2025.
Vin rouge et vin blanc : 42 recherches passées à la loupe pour les départager
Les chercheurs ont repris 42 recherches (20 études de cohorte et 22 études de cas) portant sur le vin et le risque de cancer. Cela représente près de 96.000 participants. Les analyses ne montrent pas de lien entre un risque accru de cancer et la consommation de vin, quel que soit le type. Toutefois, l’équipe n’a pas vu non plus de preuve que le vin rouge réduit le risque de tumeurs malignes.
"Nous n'avons trouvé aucune différence dans l'association entre la consommation de vin rouge ou blanc et le risque global de cancer. Ce qui remet en cause la croyance courante selon laquelle le vin rouge est plus sain que le vin blanc", écrivent les auteurs dans leur article.
En revanche, les amateurs de blanc pourraient être plus susceptibles de développer un mélanome. Lorsque l’analyse s'est concentrée uniquement sur les données des études de cohorte, elle a mis en évidence un lien entre la boisson à base de cépages blancs et un risque accru de cancer de la peau de 22 %.
"Nous avons observé une différence en ce qui concerne le risque de cancer de la peau. Plus précisément, la consommation de vin blanc, mais pas de vin rouge, était associée à un risque accru de cancer de la peau", indique Eunyoung Cho, co-auteure principale de l’étude, dans un communiqué.
Les scientifiques n’ont pas identifié les raisons de cette association entre le blanc et le cancer de la peau. Ils avancent pour le moment qu’une "consommation excessive de vin pourrait être liée à des comportements à haut risque, comme le bronzage artificiel et l’utilisation inadéquate de crème solaire". Néanmoins, ils ne savent pas pourquoi seul le vin blanc est lié au phénomène.
Cancer et vin blanc : les femmes font face à un risque accru
Ces travaux sur le vin ont mis en lumière une autre corrélation forte : la consommation de vin blanc augmente le risque global de cancer chez les femmes. Ne parvenant pas à expliquer le lien découvert, l’équipe reconnaît que des recherches plus approfondies sur les mécanismes sous-jacents potentiels doivent être menées pour répondre à cette question.
Après examen de l’ensemble des données recueillies, les auteurs concluent : "Cette méta-analyse, la première du genre, remet en cause l'idée selon laquelle le vin rouge serait meilleur pour la santé que le vin blanc. Elle souligne également la nécessité d'étudier plus avant l'association entre la consommation de vin blanc et le risque de cancer, en particulier chez les femmes."
Consultez notre ouvrage vidéo numérique,
seule une création de compte est requise pour y accéder.