- Plus de 17.000 recours aux soins d’urgence pour des troubles liés à la chaleur ont été enregistrés lors de l'été 2024.
- On a également comptabilisé plus de 3.700 décès.
- Les personnes de 75 ans et plus étaient les plus touchées par les vagues de chaleur.
Avec une hausse moyenne de 0,7 °C par rapport aux températures de saison, l’été 2024 a été le 8e été le plus chaud depuis 1900, derrière entre autres les étés 2003 (anomalie de +2,7 °C) et 2022 (+2,3 °C). Au total, il y a eu trois épisodes de canicules, centrés principalement sur le quart Sud-est du pays. Ils ont eu de fortes conséquences sur la santé des Français. Plus de 17.000 recours aux soins d’urgence liés à la chaleur ont été enregistrés entre le 1er juin et le 15 septembre 2024, selon le bilan annuel de la gestion sanitaire des vagues de chaleur publié par Santé Publique France le 11 mars 2025.
Canicules : les personnes âgées sont les plus touchées
Si le mois de juin 2024 répondait aux normales saisonnières, juillet (+0,6 °C) et août (+1,5 °C) étaient plus chauds. D’ailleurs, la principale canicule s’est déroulée à cheval sur ces deux mois (28 juillet au 14 août). Touchant 43 départements, 40 % de la population hexagonale et corse a été concernée par cet épisode pour une durée moyenne de 4,7 jours.
Les médecins ont rencontré toutes les tranches d’âge au cours des 17.000 consultations pour troubles liés à la chaleur enregistrées l’été dernier. Néanmoins, ce sont les 75 ans et plus qui ont le plus souffert des températures estivales élevées. Ils représentaient 52 % des passages aux urgences et 24 % des consultations SOS Médecins. Globalement, les pathologies les plus observées par les urgentistes lors des vagues de chaleur sont les hyponatrémies (une diminution de la concentration de sel dans le sang qui touche plus particulièrement les personnes âgées), les hyperthermies (les moins de 75 ans) et les déshydratations (toutes les classes d’âge).
Décès attribuables à la chaleur : 2 % des morts survenues l’été
Plus de 3.700 décès sont attribuables à une exposition à la chaleur sur l’ensemble de la période de surveillance effectuée par les autorités entre le 1er juin et le 15 septembre 2024. Cela représente plus de 2 % de la mortalité toutes causes observées. "Pendant les épisodes de canicule, plus de 600 décès sont attribuables à une exposition de la population à la chaleur, soit plus de 10 % de la mortalité toutes causes observée pendant ces épisodes. Des décès ont été observés pour l’ensemble des classes d’âge, mais majoritairement et pour plus de trois quart chez les personnes âgées de 75 ans et plus, que ce soit sur l’ensemble de l’été, et pendant les épisodes de canicule", ajoute Santé Publique France dans son rapport.
La chaleur responsable chaque année de 1% à 4% de la mortalité estivale
À l’échelle départementale, la part de la mortalité attribuable à la chaleur pour l’été 2024 varie de 1,1 % (Finistère et Morbihan) à 6,2 % (Haute-Corse). Les auteurs précisent que deux départements ont une part de la mortalité attribuable à la chaleur supérieure à 5 %. Il s’agit de la Haute-Corse et des Alpes de Haute Provence. Sur les 43 départements concernés par un épisode de canicule en 2024, 5 présentent une part de la mortalité attribuable à la chaleur supérieure à 15 % pendant cette période de chaleur intense (au minimum pendant trois jours et trois nuits consécutifs).
"Sur les 8 derniers étés, 9.700 décès sont attribuables à une exposition de la population à la chaleur durant les canicules et 34.000 pour l’ensemble de la période de surveillance. Ainsi, 30 % des décès attribuables à la chaleur concernent les canicules qui représentent seulement 4 % des jours de la période de surveillance", écrivent les auteurs dans leur bilan annuel. Chaque année, la chaleur représente de 1 à 4 % de la mortalité estivale et de 7 à 12 % de la mortalité pendant les canicules, "des ordres de grandeur qui demeurent stables depuis 2017", concluent-ils.