- Un homme est sorti des urgences avec une prescription de Doliprane alors qu'il faisait un AVC.
- L'AVC a été diagnostiqué 6 jours plus tard lors d'une consultation avec un autre médecin.
- Le patient et sa femme ont décidé d'initier un recours auprès du tribunal administratif pour comprendre cette erreur de diagnostic.
"Ils ont laissé sortir mon mari qui venait de faire un AVC (accident vasculaire cérébral) avec comme seul traitement du Doliprane et du Tanganil, un médicament pour les vertiges". Ce sont par ces mots qu’une habitante de Sérifontaine (Oise) souhaitant rester anonyme, dénonce l’erreur médicale dont son époux a été victime à l’hôpital de Gisors dans la nuit du 8 au 9 novembre 2024.
AVC non diagnostiqué : "il a fallu rentrer à la maison"
L’homme avait été conduit aux urgences par les sapeurs-pompiers dans la soirée du 8 novembre, car il présentait des symptômes pouvant faire craindre un AVC. À son arrivée, un médecin lui a fait passer un scanner. Ce dernier lui a assuré qu’il n’y avait rien de grave et lui a prescrit des médicaments contre les maux de tête et les vertiges.
"Lorsque je suis venue le chercher, j’ai tout de suite vu que ce n’était pas possible de le laisser sortir dans cet état. Paniquée, j’ai même tenté d’alerter le personnel soignant. Mais rien n’y a fait. Il a fallu rentrer à la maison", se souvient sa femme dans les pages L’Impartial.
N’ayant pas observé d’amélioration chez son mari dans les jours qui ont suivi, elle a décidé de consulter un médecin en région parisienne. Mais le rendez-vous était fixé le 15 novembre, soit 6 jours après l’apparition des premiers troubles. Un délai alarmant puisque l’AVC est une urgence médicale où la réactivité de la prise en charge est une composante importante du pronostic.
Ce rendez-vous a montré qu’il s’agissait bien de ce trouble inquiétant, 1er cause de handicap acquis de l’adulte et 2e cause de mortalité en France.
Erreur de diagnostic : une garde trop chargée ?
Comment l’AVC a pu être loupé pendant la prise en charge de l'hôpital de Gisors. Un document interne de la direction de l’établissement obtenu par les journalistes du titre régional indique "cette garde avait été très chargée” et que le médecin aurait manqué "une petite image hypodense de l’amygdale cérébelleuse droite, non décrite sur le scanner réalisé".
Il est également noté qu’un "scanner négatif n’élimine en rien formellement un AVC" et que seule une IRM complémentaire "est l’examen le plus sensible".
Souhaitant comprendre pourquoi son époux n’a pas bénéficié de cet examen et identifier les éléments qui ont conduit à sa prise en charge tardive, la témoin anonyme a révélé qu’elle va lancer un recours auprès du tribunal administratif.