- Chez les utilisateurs de cigarettes électroniques, quatre microARN exosomal surexprimés, c’est-à-dire plus actifs que la normale, ont été détectés.
- Ces derniers sont impliqués dans les voies cancéreuses, suggérant une hausse des voies de signalisation cellulaire cancérigènes.
- "À partir des biomarqueurs non invasifs identifiés ici, il serait possible de développer des diagnostics de toxicité liée à l'utilisation de la cigarette électronique", selon les chercheurs.
"On sait peu de choses sur l'influence de l'usage exclusif de la cigarette électronique sur l'expression des microARN exosomal (miARN), pourtant essentielle à l'inflammation, aux processus pathologiques et à la régulation des gènes influençant les voies cancérigènes", ont écrit des chercheurs de l’université de Rochester (États-Unis) dans une étude parue dans la revue Scientific Reports. C’est pourquoi ils s’y sont intéressés. Pour mener à bien leurs travaux, ces derniers ont comparé les profils de microARN exosomal entre 15 vapoteurs et 15 non-utilisateurs de cigarettes électroniques. Dans le détail, l’équipe a utilisé des échantillons de plasma des 30 volontaires ayant participé à une recherche appelée Population Assessment of Tobacco and Health (PATH).
4 microARN hyperactifs impliqués dans les voies cancéreuses ont été identifiés
Après avoir pris en compte plusieurs facteurs, dont l’origine ethnique, les auteurs ont identifié quatre microARN exosomal surexprimés, c’est-à-dire plus actifs que la normale, chez les utilisateurs de cigarettes électroniques. L'analyse a montré que ces microARN hyperactifs étaient impliqués dans des processus, tels que la régulation de la transcription (à savoir la phase du contrôle de l'expression des gènes agissant au niveau de la transcription de l'ADN) et la modification des protéines cellulaires. Les travaux ont révélé leur implication dans les voies cancéreuses, notamment le cancer du poumon à petites cellules, le carcinome rénal et les voies de signalisation (neurotrophine, ErbB, PI3K-Akt, FoxO, Hippo, MAPK, TGF-bêta). La surexpression de hsa-miR-125b-5p (un microARN hyperactif) a favorisé les lésions de l'ADN dans les cellules épithéliales bronchiques.
"Des diagnostics de toxicité liée à l'utilisation de la cigarette électronique"
"À partir des biomarqueurs non invasifs identifiés ici, il serait possible de développer des diagnostics de toxicité liée à l'utilisation de la cigarette électronique. Nos résultats susciteront de nouvelles recherches sur l'impact de l'utilisation exclusive de la cigarette électronique sur les miARN exosomiques plasmatiques et d'autres biomarqueurs liés aux risques de cancer, ce qui nous aidera à mieux comprendre la toxicité de l'utilisation de la cigarette électronique. (…) Ils devraient être pris en compte par les professionnels de santé et le public afin de protéger la santé publique", a déclaré Dongmei Li, qui a dirigé l’étude.