• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Oncologie

Hadronthérapie : comment fonctionne ce traitement contre les cancers inopérables ?

L'hadronthérapie est une méthode d'irradiation s'appuyant sur des faisceaux de protons et carbones qui épargnent les tissus non cancéreux. Elle semble particulièrement adaptée pour les cancers résistants. 

Hadronthérapie : comment fonctionne ce traitement contre les cancers inopérables ? wildpixel/istock




L'ESSENTIEL
  • L’hadronthérapie est une technique de radiothérapie particulière. Elle consiste à irradier les cellules tumorales avec des faisceaux de particules lourdes.
  • Cela peut être des protons (protonthérapie) ou des ions carbone (carbonethérapie). Trois centres en France proposent l'hadronthérapie : Nice, Orsay et Caen.
  • Le centre de Caen va s'équiper d’un accélérateur de particules C400 qui délivrera des ions carbone ou hélium encore plus précisément.

433.000 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués en France en 2023. Et si la chirurgie, la radiothérapie, l’immunothérapie, et la chimiothérapie permettent de soigner un grand nombre de ces cas, certaines tumeurs se révèlent résistantes aux traitements ou inopérables. Aux patients présentant ce type de cancers, les médecins peuvent proposer l’hadronthérapie, une technique de radiothérapie très précise.

Seuls trois centres dans l’Hexagone disposent de cette innovation : Nice, Orsay et Caen.

Hadronthérapie : une irradiation qui préserve les tissus sains

Comme la radiothérapie conventionnelle par rayons X, l’hadronthérapie irradie les cellules cancéreuses pour les détruire. En revanche, cette dernière "s’appuie sur l’énergie produite par des faisceaux de particules lourdes – des protons (on parle alors plus précisément de protonthérapie) ou des ions carbone (carbonethérapie)", indique l’Université de Caen Normandie qui a accueilli un symposium sur cette technologie avec le Centre François Baclesse et la société CYCLHAD les 10 et 11 mars 2025.

Lors de cet événement, le professeur Roman Rouzier, directeur du centre de recherches François Baclesse a expliqué à France 3 Normandie : "La radiothérapie envoie un rayon qui s'atténue pour atteindre sa cible. Alors que la protonthérapie va traverser les tissus sains, en ne délivrant qu'une énergie très faible, et en livrer le maximum là où est la tumeur. Ça explique que le ratio entre l'énergie déposée au niveau de la tumeur et au niveau des tissus sains est vraiment en faveur de la protonthérapie."

Grâce à cette capacité à épargner les tissus non cancéreux ou les organes sensibles, l’hadronthérapie se révèle particulièrement intéressante face à certaines tumeurs de l’enfant et du jeune adulte ou des cancers actuellement inopérables, chimio et/ou radiorésistants.

Depuis 2018, l’appareil qui est installé dans le centre de recherche et de traitement en hadronthérapie CYCLHAD, a pris en charge plus de 1.000 patients dirigés par le centre de lutte contre le cancer François Baclesse. Mais, les malades de la région normande ou voisins pourraient prochainement bénéficier d’un dispositif encore plus précis.

"Cyclotron 400" : vers un traitement encore plus précis d'ici 2027

En effet, le centre de protonthérapie de Normandie CYCLHAD a profité du symposium pour présenter son prochain équipement : un accélérateur de particules C400. Baptisé Cyclotron 400, cet appareil de 8 mètres de diamètre sera capable d’accélérer plusieurs types d’ions dont l'hélium et le carbone. "Ces particules sont encore plus précises et efficaces que les protons. Le C400 va donc permettre de traiter des tumeurs complexes et radiorésistantes", a confié Gabriel Gaubert, directeur de CYCLHAD, à Ouest-France. On peut, entre autres, citer les cancers du pancréas, de la peau ou de la prostate.

En plus d’être plus précis et efficace contre les cellules cancéreuses, la technologie offrira un parcours de soin plus rapide : les séances ne dureront qu’une vingtaine de minutes. Si le Cyclotron 400 devrait émettre ses premiers faisceaux d’ions carbone au printemps 2026, les essais cliniques servant à vérifier la sécurité et l'efficacité de l'appareil devraient débuter en 2027 et les soins aux malades en 2028. Il pourrait prendre en charge jusqu'à 300 patients par an.

Consultez notre ouvrage vidéo numérique,

seule une création de compte est requise pour y accéder.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

J ai Mal Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES