- La dysfonction érectile est l'une des conséquences possibles du cancer de la prostate.
- Des chercheurs démontrent que la pratique régulière de l'exercice physique peut réduire ce trouble de la fonction sexuelle.
- Dans l'étude, les participants pratiquaient des entraînements aérobiques et des exercices de résistance.
Le cancer de la prostate est fréquent en France avec près de 60.000 cas chaque année. Il est dit de "bon pronostic", car son taux de survie est élevé. Pour autant, certains patients subissent les conséquences de la maladie, même des années plus tard. Les troubles de la fonction sexuelle en font partie. Dans une étude récente parue dans JAMA, des chercheurs de l'Université Edith Cowan (ECU), en Australie, démontrent que la dysfonction érectile chez les patients atteints d'un cancer de la prostate pourrait être considérablement réduite grâce à un exercice physique régulier.
La dysfonction érectile, une conséquence courante du cancer de la prostate
"Le dysfonctionnement érectile est un problème majeur qui affecte les patients atteints d'un cancer de la prostate, mais qui entraîne également des problèmes relationnels, alerte le professeur Daniel Galvão, directeur de l’Institut de recherche en médecine du sport de l’ECU. La plupart de ces patients ne se voient pas proposer d'interventions de santé pour soutenir leur fonction sexuelle, et nous espérons y remédier." Avec son équipe, il a mené un essai sur l’impact de l’exercice physique régulier et de l’éducation psychosexuelle sur la fonction sexuelle de patients atteints d’un cancer de la prostate.
Exercice physique et éducation sexuelle : une étude sur la prise en charge de la dysfonction érectile liée au cancer de la prostate
Les 112 participants ont été répartis en trois groupes. Le premier a démarré un programme de remise en forme : avec des entraînements aérobiques et de résistance, trois jours par semaine, sous supervision clinique. "La composante aérobie impliquant entre 20 et 30 minutes d'exercice cardiovasculaire à intensité modérée à élevée", notent les auteurs. Il y avait entre six et huit exercices de résistance, répétés entre 6 et 12 fois à chaque session. "Les participants à l'étude ont également été invités à s'entraîner à la maison pour accumuler un total d'au moins 150 minutes d'exercices aérobiques modérés à haute intensité par semaine", souligne le professeur Galvão. Pour le second groupe, cet entraînement était complété par une intervention d'éducation et d'autogestion psychosexuelle. Elle consistait en "une gamme d'outils de réadaptation et d'éducation sexuelles, y compris du matériel de lecture sur le traitement de la dysfonction érectile et des ressources audio pour la gestion du stress". Le dernier groupe a reçu la prise en charge habituelle des patients atteints d’un cancer de la prostate.
Cancer de la prostate : l’exercice physique réduit la dysfonction érectile
Les scientifiques concluent que l’intervention ciblée sur l’éducation et l’autogestion psychosexuelle n’a pas entraîné d’amélioration de la fonction sexuelle. "Cependant, pour les participants qui faisaient de l'exercice physique, les résultats de la recherche montrent une amélioration considérable la fonction érectile par rapport aux soins habituels", observent-ils. Ils indiquent que les effets étaient plus significatifs pour les individus qui avaient reçu une radiothérapie et une thérapie de privation d'androgènes, par rapport à ceux qui avaient subi une prostatectomie. "L'étude suggère que l'exercice serait une intervention efficace pour les hommes atteints d'un cancer de la prostate qui expriment des préoccupations concernant le dysfonctionnement sexuel, et qu’il devrait être considéré comme un élément clé de leur traitement", estime le professeur Galvão. La pratique régulière du sport a aussi permis de prévenir la prise de poids et a amélioré la force musculaire des participants.