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Gynécologie

Le rythme cardiaque d'une femme change au cours de son cycle menstruel

Les changements rythmiques cardiaques, induits par les fluctuations hormonales, donnent des indications sur la connexion complexe entre le cerveau et le cœur des femmes.

Le rythme cardiaque d'une femme change au cours de son cycle menstruel Nastco/iStock




L'ESSENTIEL
  • Durant la phase lutéale, lorsque les niveaux de progestérone atteignent leur maximum, la fréquence cardiaque augmente en moyenne de 2,33 battements par minute.
  • Les variations hormonales, provoquant des changements rythmiques du cœur, peuvent affecter la réactivité au stress et la régulation affective.
  • Le propranolol, un bêta-bloquant, "améliore efficacement les symptômes émotionnels et physiques de la phase lutéale chez les femmes présentant de graves symptômes prémenstruels", selon les chercheurs.

"Les neurosciences cognitives et la neurologie cherchent à comprendre les complexités du cerveau humain tout au long de la vie. De récentes recherches mettant en évidence la façon dont les rythmes corporels, y compris le cycle cardiaque, modulent l'activité cérébrale, la cognition et le comportement, ont conduit à mettre de plus en plus l'accent sur une compréhension intégrée du lien entre le cerveau et le corps", ont indiqué des chercheurs de l’Institut Max-Planck de neurologie et des sciences cognitives (Allemagne).

Cycle menstruel : une hausse de 2,33 battements par minute durant la phase lutéale

Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances, ils ont découvert que les fluctuations des hormones ovariennes endogènes au cours du cycle menstruel, telles que l'œstrogène et la progestérone, modulaient directement et indirectement divers composants de l'axe cœur-cerveau. Dans le détail, les cardiomyocytes, des cellules du muscle cardiaque, possèdent des récepteurs pour ces deux hormones, ce qui leur permet d'influencer directement l’activité électrique des neurones et la fonction cardiaque. En outre, des densités élevées de récepteurs d'œstrogènes et de progestérone dans des régions du cerveau ont été observées. Cela "va de pair avec une variation profonde de la fréquence cardiaque tout au long du cycle menstruel."

Selon les auteurs, la fréquence cardiaque augmente en moyenne de 2,33 battements par minute pendant la phase lutéale (qui commence le jour suivant l'ovulation et dure jusqu'au premier jour des règles suivantes), lorsque les niveaux de progestérone atteignent leur maximum, par rapport à la phase folliculaire (qui débute le premier jour des menstruations et se termine lors de l'ovulation), lorsque les concentrations d'œstrogènes et de progestérone sont faibles.

Les variations de la fréquence cardiaque d'une femme peuvent impacter l’humeur et la santé mentale

"Les conséquences psychologiques de ces fluctuations hormonales sur la régulation autonome cardiaque restent à comprendre", peut-on lire dans les résultats. D’après l’équipe, étant donné le lien entre la variabilité de la fréquence cardiaque et les capacités d'autorégulation, il est probable que les changements hormonaux au cours du cycle menstruel aient un impact significatif sur la réactivité au stress et la régulation affective. Ces variations hormonales peuvent également influencer les processus cognitifs associés, tels que l'interception cardiaque, c'est-à-dire notre capacité à percevoir l'état interne du cœur, qui sont cruciaux pour le traitement des émotions et la régulation homéostatique. "Une mauvaise interception cardiaque est de plus en plus souvent liée à des vulnérabilités en matière de santé mentale, telles que l'anxiété et la dépression, qui touchent les femmes de manière disproportionnée."

Cependant, différents composants de l'axe cœur-cerveau peuvent être ciblés pour induire des changements. Cela serait le cas du propranolol, un bêta-bloquant dont les mécanismes d'action sont à la fois centraux et périphériques, qui a été développé à l'origine pour traiter les troubles cardiovasculaires. Aujourd'hui, il est exploré comme traitement des troubles anxieux. "La recherche montre que le propranolol améliore efficacement les symptômes émotionnels et physiques de la phase lutéale chez les femmes présentant de graves symptômes prémenstruels. Une exploration plus poussée des médicaments cardiaques en tant que traitements d'appoint du stress autonome lutéal, de l'anxiété prémenstruelle ou de l'irritabilité pourrait ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques prometteuses", ont conclu les scientifiques.

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