- Le 17 mars sera en France le cinquième anniversaire du premier confinement de la pandémie de Covid-19.
- Le stress lié à cette crise sanitaire a eu de nombreux effets négatifs sur la santé mentale des Français, notamment les jeunes.
- De nouvelles approches existent pour la prise en charge du stress post-pandémique.
On pensait que tout rentrerait dans l’ordre après la pandémie. Mais plusieurs études récentes montrent que le cerveau des ex-malades du COVID-19 ne fonctionne plus exactement comme avant. Même après une infection bénigne, des perturbations peuvent persister : difficultés de concentration, pertes de mémoire, fatigue inexpliquée… Certaines études suggèrent même un risque accru de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson.
Et pour ceux qui n’ont pas été infectés ? Ce n'est pas forcément mieux. L’épidémie d’anxiété et de dépression post-COVID est désormais bien documentée. Les confinements, l’incertitude, la peur de la maladie et des pertes économiques ont laissé des traces durables sur notre cerveau. Selon un rapport de Santé Publique France, les consultations pour troubles anxieux et dépressifs ont bondi de 30 % depuis 2020.
Pourquoi notre cerveau a-t-il du mal à tourner la page ?
Le stress prolongé modifie profondément notre biologie. Pendant la pandémie, notre cerveau a été en état d’alerte permanent, se préparant sans cesse au pire. Résultat ? Une surproduction de cortisol (l’hormone du stress) qui, à haute dose et sur une longue période, fragilise notre mémoire, notre humeur et nos capacités de récupération.
Les jeunes adultes, particulièrement touchés, ont développé ce que certains appellent une "épidémie de solitude". Privés d’interactions sociales normales pendant une période cruciale de leur vie, ils ont du mal à retrouver des repères émotionnels et professionnels stables.
Mais ce n’est pas une fatalité. Les chercheurs et les médecins travaillent sur de nouvelles approches pour aider notre cerveau à récupérer.
Les nouvelles solutions pour soigner un cerveau fatigué
Face à cette vague de stress post-pandémique, plusieurs approches thérapeutiques prometteuses émergent :
. La stimulation magnétique transcrânienne : un reset du cerveau ?
Imaginez une sorte de "réinitialisation" du cerveau grâce à des ondes magnétiques. C’est ce que propose la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS), une technique non invasive qui cible des zones spécifiques du cerveau impliquées dans le stress et la dépression. Plusieurs études montrent que cette thérapie pourrait être aussi efficace que certains antidépresseurs, avec moins d’effets secondaires.
. Neurofeedback et méditation assistée : apprendre à apaiser son cerveau
Les nouvelles technologies permettent désormais d’observer son propre cerveau en temps réel et d’apprendre à mieux le contrôler. Des applications combinant neurofeedback et méditation aident les personnes anxieuses à moduler leur activité cérébrale, réduisant ainsi leur stress et améliorant leur concentration.
Le neurofeedback repose sur un principe simple : observer son activité cérébrale en temps réel grâce à des capteurs placés sur le crâne (électroencéphalogramme ou EEG). Ces signaux sont traduits sous forme visuelle ou sonore sur un écran, permettant à l’utilisateur d’identifier les états de stress ou de relaxation. L’objectif ? Apprendre à influencer consciemment cette activité. Couplé à la méditation guidée, l’entraînement permet de réduire l’anxiété, d’améliorer la concentration et d’optimiser le sommeil. Des applications comme Muse ou Mendi utilisent cette technologie, transformant le cerveau en un véritable muscle que l’on peut entraîner pour mieux gérer ses émotions.
. Psychédéliques et thérapies encadrées : la révolution en marche ?
Autre piste, très discutée pas forcement pour des raisons médicales, explorée par la science : l’utilisation de substances psychédéliques comme la psilocybine (champignons hallucinogènes), sous supervision médicale, pour traiter les cas de stress post-traumatique et de dépression résistante aux traitements classiques. Encore controversée, cette approche commence néanmoins à séduire de plus en plus de chercheurs et de psychiatres.
Notre cerveau a une incroyable capacité d’adaptation
Si la pandémie a laissé des traces, elle a aussi mis en évidence la résilience exceptionnelle du cerveau humain. Avec le bon accompagnement et des stratégies adaptées, nous avons la capacité de surmonter ces traumatismes collectifs.
La Semaine du Cerveau 2025 est l’occasion de se pencher sur ces nouvelles pistes, de comprendre comment notre mental a évolué après cette crise mondiale et de s’inspirer des avancées scientifiques pour mieux prendre soin de notre santé mentale.
Car si la pandémie nous a appris une chose, c’est bien que le cerveau est notre bien le plus précieux.