ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > La vaginose pourrait se transmettre sexuellement, selon une nouvelle étude

IST

La vaginose pourrait se transmettre sexuellement, selon une nouvelle étude

Par Diane Cacciarella

Des chercheurs viennent de découvrir que la vaginose était une infection sexuellement transmissible et que les résultats de guérison sont meilleurs quand les hommes prennent aussi le traitement.

Doucefleur/iStock
Une nouvelle étude révèle que la vaginose bactérienne, souvent traitée comme une maladie, est en réalité une infection sexuellement transmissible (IST).
Traiter à la fois les femmes et leurs partenaires masculins améliore les taux de guérison, et réduit le risque de récidives.
Cette découverte pourrait transformer les pratiques de traitement et de prévention de cette affection courante.

La vaginose bactérienne est la cause la plus fréquente de pertes vaginales chez les femmes en âge de procréer, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Jusqu’à présent, on pensait qu’il s’agissait d’une simple affection. Mais une nouvelle étude, publiée dans la revue New England Journal of Medicine, montre que c’est une infection sexuellement transmissible (IST). 

Vaginose : traiter les hommes et les femmes améliore la guérison

Lors de leurs travaux, les chercheurs du Melbourne Sexual Health Centre de l’université Monash ont recruté 164 couples hétérosexuels, où la femme avait une vaginose. Pour certains d’entre eux, les hommes devaient suivre un traitement contre cette maladie dont 15 à 20 % des Françaises souffrent, alors qu’habituellement, seule la femme le prend. Celui-ci était sous la forme d’un gel à appliquer directement sur le pénis.

Résultats : les femmes dont le partenaire prenait aussi un traitement ont été deux fois moins nombreuses à présenter une récidive de la vaginose bactérienne au terme de l'étude. Ce qui signifie, selon les auteurs, que la maladie peut être sexuellement transmissible.

Vaginose : vers un nouveau traitement contre cette IST

"Nous soupçonnons depuis longtemps qu’il s’agit d’une infection sexuellement transmissible (IST), car elle a une période d’incubation (après un rapport sexuel) similaire à celle de la plupart des IST et est associée aux mêmes facteurs de risque que les IST comme la chlamydia, à l’instar du changement de partenaire sexuel et de la non-utilisation de préservatifs", indique le Dr Lenka Vodstrcil, épidémiologiste et auteure de cette étude, dans un communiqué.

Cette découverte pourrait aussi changer la prise en charge de cette maladie. "Il n'y a aucun symptôme chez les hommes, ils ont donc plus de difficultés à comprendre qu'ils font partie du problème, souligne Lenka Vodstrcil, auprès de National Geographic. Mais nous insistons vraiment sur le fait qu'ils peuvent désormais faire partie de la solution."

Les choses commencent à évoluer. Et en premier lieu dans l’établissement des chercheurs. Au Melbourne Sexual Health Centre de l’université Monash, les hommes sont désormais traités en cas de récidive de vaginose chez leur partenaire.