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Santé publique

Méningite : les vrais chiffres de la flambée des infections

Par Stanislas Deve

Le début de l’année est marqué par une recrudescence des cas d’infections invasives à méningocoque. Santé publique France rappelle l’importance de la vaccination.

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La France a connu un nombre "particulièrement élevé" d’infections invasives à méningocoque depuis le début de l’année 2025, selon Santé publique France. Au 7 mars, les autorités répertoriaient 95 cas pour janvier et 89 pour février. C’est "un niveau très supérieur à ce qui était observé pour la même période de l’année au cours des saisons précédentes".
Début 2025, deux foyers de contamination liés au méningocoque de sérogroupe B ont été identifiés : en janvier à Lyon, chez les étudiants, et à Rennes, entre décembre et février, avec six cas, dont un mortel, dans une famille puis chez des étudiants. 
Une des hypothèses avancées pour expliquer cette flambée concerne l'épidémie de grippe hivernale, très virulente cette saison : les infections virales, comme la grippe ou le Covid-19, augmentent le risque de surinfection bactérienne, notamment par les méningocoques. 

La France est confrontée depuis le début de l’année 2025 à un nombre "particulièrement élevé" d'infections invasives à méningocoque, en particulier de type B, selon un communiqué de Santé publique France publié jeudi 13 mars. Au 7 mars, les autorités répertoriaient 95 cas pour janvier et 89 pour février, soit 184 cas en un peu plus de deux mois seulement. C’est "un niveau très supérieur à ce qui était observé pour la même période de l’année au cours des saisons précédentes", note l’agence.

Des infections mortelles dans 10 % des cas

Déjà, mi-février, SPF alertait déjà sur l’augmentation continue des infections à méningocoques depuis plusieurs années : en 2023, 560 cas d'infections invasives à méningocoques avaient été signalés, soit une hausse de 72 % par rapport à 2022. Cette tendance s'était poursuivie en 2024, avec 615 cas, "faisant de cette année celle avec le nombre le plus élevé de cas depuis vingt ans", notait alors l'infectiologue Muhamed-Kheir Taha, spécialiste à l'Institut Pasteur, interrogé par l’AFP.

Les infections à méningocoques, d'origine bactérienne, peuvent entraîner des pathologies graves comme la méningite, la septicémie, voire des arthrites. Dans 10 à 12 % des cas, elles sont mortelles, et 20 à 25 % des patients en gardent des séquelles durables. SPF met également en garde contre "le risque de regroupement spatio-temporel, pouvant être lié à une même souche bactérienne".

Début 2025, deux foyers de contamination liés au méningocoque de sérogroupe B ont été identifiés : en janvier à Lyon, chez les étudiants, et à Rennes, entre décembre et février, avec six cas, dont un mortel, dans une famille puis chez des étudiants. Face à la situation, la vaccination contre les méningocoques de type B a été recommandée aux étudiants, et la métropole de Rennes a organisé une campagne de vaccination pour les 15-24 ans.

Des causes multiples : grippe, vaccination incomplète...

Une des hypothèses avancées pour expliquer cette flambée concerne l'épidémie de grippe hivernale, très virulente cette saison. À l'origine de nombreuses hospitalisations, elle a affaibli le système immunitaire des patients touchés. Or, il est établi que les infections virales, comme la grippe ou le Covid-19, augmentent le risque de surinfection bactérienne, notamment par les méningocoques. La vaccination joue aussi un rôle dans la propagation du méningocoque B. En effet, la France a historiquement mis l'accent sur la vaccination contre le méningocoque C, laissant la population plus vulnérable à la souche B, qui circule donc plus facilement.

La vaccination des nourrissons mais aussi des adolescents et parfois des jeunes adultes reste cruciale, a réaffirmé Santé publique France. Depuis le 1er janvier, la vaccination des nourrissons contre le méningocoque B et contre les méningocoques ACWY est obligatoire. Chez les adolescents, une dose de rappel contre les souches A, C, W et Y est désormais recommandée entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 24 ans.