- La souche H7N9 de la grippe aviaire a été détectée aux États-Unis pour la première fois depuis 2017, dans un élevage du Mississippi. Connue pour sa capacité à infecter l’Homme, elle suscite des inquiétudes.
- Pour limiter la propagation, 47.600 poulets ont été abattus et une enquête est en cours. Mais le manque de transparence des autorités américaines entrave la surveillance.
- Avec la circulation du H5N1 chez les animaux et un premier décès humain enregistré, le risque de transmission interhumaine reste une préoccupation majeure pour les experts.
La grippe aviaire refait parler d'elle aux États-Unis. Alors que le pays lutte déjà contre le virus H5N1, une autre souche potentiellement transmissible aux humains, le H7N9, vient d’être détectée dans un élevage de poulets du Mississippi. Une première depuis 2017. L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) confirme "la présence de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) H7N9 de la lignée nord-américaine liée aux oiseaux sauvages [...] dans un lot commercial de reproducteurs de poulets de chair" dans le comté de Noxubee.
Une souche de grippe aviaire redoutée
Le H7N9 est l’une des principales souches responsables des contaminations humaines. Entre 2013 et 2021, le virus H7N9 a infecté 1.668 personnes et fait 616 morts, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Contrairement au H5N1, qui a rarement franchi la barrière des espèces vers l’homme, le H7N9 y parvient plus facilement, provoquant des troubles respiratoires sévères. Sa réapparition suscite donc des inquiétudes quant à un risque accru de transmission.
Pour limiter la propagation, plus de 47.600 poulets ont été abattus dans l’élevage concerné. En parallèle, "le service d'inspection sanitaire des animaux et des plantes (APHIS) du ministère américain de l'Agriculture mène une enquête épidémiologique approfondie", indique l’OMSA. Cette surveillance renforcée vise à éviter une nouvelle flambée du virus. Mais certains experts s’interrogent : ces mesures sont-elles suffisantes pour contenir le virus avant qu’il ne touche l’Homme ?
Un risque de pandémie ?
Le manque de transparence des autorités américaines ne fait qu’exacerber les inquiétudes. Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, plusieurs rapports épidémiologiques ont en effet été suspendus, limitant l’accès aux données sur la circulation des virus aviaires. De plus, des réductions d’effectifs ont affaibli la capacité de surveillance. Si bien que, face à la menace grandissante, le ministère américain de l'Agriculture a dû rappeler mi-février certains de ses experts pour renforcer la lutte contre la grippe aviaire.
Avec quelques dizaines de cas de H5N1 chez l’humain et un premier décès recensé en janvier, les États-Unis ne peuvent plus ignorer la menace. Certes, les cas humains ont pour l’instant été attribués à des contacts directs avec des animaux infectés, et aucune transmission interhumaine n’a été observée. Mais la situation pourrait évoluer. Une crainte largement renforcée par la forte circulation du virus chez les bovins et d'autres animaux, soulignent les Centres américains de contrôle et prévention des maladies (CDC). La vigilance reste donc de mise.