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Immunothérapie

Pascal Bataille en rémission : quels progrès dans le traitement du cancer du poumon ?

Par Stanislas Deve

L’animateur Pascal Bataille a annoncé être en rémission de son cancer du poumon. L’occasion de revenir sur les dernières avancées médicales en matière de traitement, comme l’immunothérapie et les thérapies ciblées.

ArtemisDiana / istock
Pascal Bataille, atteint d’un cancer du poumon, a annoncé être en rémission après une opération réussie en janvier et un traitement par immunothérapie.
Grâce à l’immunothérapie et la thérapie ciblée, il est désormais possible d’augmenter respectivement de 10 % et 53 % les chances de survie face au cancer du poumon dits "des petites cellules" et celui par mutation, selon l’American Society of Clinical Oncology.
Le dépistage précoce reste un enjeu clé. "L'idéal serait de diagnostiquer ce cancer avant l'apparition de symptômes", rappelle le Dr Jimmy Mohamed, insistant sur l'importance des examens de contrôle.

"On m'a enlevé un morceau de poumon et je me porte très bien." L’animateur Pascal Bataille, qui avait révélé en décembre 2024 être atteint d’un cancer du poumon, vient d’annoncer une bonne nouvelle : il est en rémission. "J'ai été opéré début janvier après un traitement de trois mois où j'ai pu profiter de nouveaux traitements très efficaces tels que l'immunothérapie, qui donne de très bons résultats notamment pour le cancer du poumon", a-t-il confié au micro de BFMTV. "Aujourd'hui, je suis en rémission. J'ai un bilan dans quelques semaines qui va permettre de dire si c'est vraiment le cas, mais officiellement après mon opération il n'y avait plus de tumeurs, ni de zone cancéreuse."

Pascal Bataille a profité de son témoignage pour rendre hommage à la comédienne Émilie Dequenne, décédée récemment d’un cancer rare à l’âge de 43 ans. Il a souligné l’importance pour les personnalités publiques atteintes de cancer de s’exprimer afin de sensibiliser le grand public et d’inciter aux dons pour la recherche. "[La] recherche contre le cancer a fait des progrès extraordinaires depuis une quinzaine d'années, mais il y a encore beaucoup de boulot à faire pour arriver à guérir encore mieux, encore plus les cancers [...]", a-t-il conclu.

Immunothérapie et thérapies ciblées

Avec 50.000 nouveaux cas chaque année, le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer en France. Mais les avancées médicales de ces dernières années, qui complètent l’arsenal thérapeutique conventionnel existant contre le cancer (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie), pourraient changer la donne. "La recherche a réalisé d'importants progrès, notamment grâce à l'immunothérapie", expliquait récemment le docteur Jimmy Mohamed à RTL. Cette approche stimule le système immunitaire pour qu’il s’attaque aux cellules cancéreuses. "Les résultats présentés cette année montrent que, pour la première fois, l'immunothérapie prolonge l'espérance de vie de deux ans. Bien que cela puisse sembler modeste, pour ceux qui n'ont que six mois d'espérance de vie, c'est inespéré."

D’autres traitements, appelés "thérapies ciblées", suscitent également beaucoup d’espoir. Ils ciblent précisément certaines molécules, qui ont un rôle important dans le développement du cancer. Non dirigés vers les cellules saines, ces médicaments entraînent moins d’effets secondaires que les chimiothérapies classiques.

Grâce à l’immunothérapie et la thérapie ciblée, il est désormais possible d’augmenter respectivement de 10 % et 53 % les chances de survie face au cancer du poumon dits "des petites cellules" et celui par mutation. C’est ce qui avait été annoncé en juin 2024 lors du congrès de l’Asco (American Society of Clinical Oncology) à Chicago, où s’étaient réunis quelque 35.000 oncologues du monde entier.

L’importance du dépistage précoce

Par ailleurs, les thérapies cellulaires, qui consistent à greffer des cellules afin de restaurer la fonction d’un tissu ou organe, ont aussi le vent en poupe. L’objectif est de soigner durablement le patient grâce à une injection unique de cellules thérapeutiques. Récemment, un premier patient français a bénéficié d’un traitement novateur utilisant les lymphocytes T clonaux réactifs aux néo-antigènes (cNeT), qui cible spécifiquement les cellules cancéreuses sans affecter les cellules saines. Cette approche a déjà fait ses preuves dans certains cancers, comme les lymphomes et le mélanome, mais c’est une première pour le cancer du poumon en France.

Au-delà de ces progrès qui offrent de nouvelles perspectives, un défi demeure : détecter la maladie à un stade plus précoce. "Le problème du cancer du poumon réside dans son dépistage souvent tardif. L'idéal serait de diagnostiquer ce cancer avant l'apparition de symptômes", insiste le médecin Jimmy Mohamed. Un scanner de dépistage pourrait permettre une prise en charge plus précoce et augmenter les chances de survie. Il rappelle également l’importance de surveiller les signes avant-coureurs tels qu’une toux persistante, une perte de poids inexpliquée ou des douleurs thoraciques.