- Les benzodiazépines, utilisées pour soulager l’anxiété, le stress ou l’insomnie, entraînent une dépendance physique et mentale.
- Lors du sevrage, Dare Bare, une mère de famille ayant participé à une enquête du Wall Street Journal, a souffert de sensations d’"électrochocs", de crises de panique violentes et de douleurs si intenses qu'elle perdait parfois connaissance.
- Plusieurs années après avoir arrêté de prendre du Xanax, elle lutte encore contre des crises de paniques et une agoraphobie.
Appelées également calmants ou tranquillisants, les benzodiazépines sont généralement prescrites pour soulager l’anxiété, le stress ou l’insomnie. Ces médicaments peuvent provoquer des effets secondaires plus ou moins importants selon la dose prescrite et la sensibilité individuelle. Dans la liste des réactions indésirables, on retrouve la somnolence pendant la journée, la confusion, le manque de concentration, les pertes de mémoire, les étourdissements ou les troubles de l’équilibre susceptibles de provoquer une chute, l’irritabilité, l’anxiété, la dépression, les maux de tête, les nausées, la constipation, les troubles du rythme cardiaques. "Contrairement à d’autres médicaments, ces effets secondaires ne s’estompent pas après quelques semaines de prise de traitement", signale le ministère de la Santé.
Benzodiazépines : une dépendance physique et mentale s’installe
Face à ces risques pour la santé, certains patients décident de se sevrer, c’est-à-dire réduire progressivement sa consommation jusqu’à l’arrêter, mais cela peut sembler être plus difficile à dire qu’à faire. En effet, après une consommation régulière de plusieurs semaines, les benzodiazépines entraînent une dépendance physique et mentale. Celle-ci s’installe quand il est nécessaire de prendre plus de médicaments pour obtenir le même effet ou quand il devient difficile de s’en passer. Ainsi, lorsque les utilisateurs prennent de moins en moins, voire plus du tout, ces traitements, ils peuvent être confrontés à de sérieux symptômes liés au sevrage. C’est le cas de Dara Bare, maman de cinq enfants et ancienne dirigeante d'une association caritative dans le Tennessee, dont le témoignage a été recueilli dans le cadre d’une enquête du Wall Street Journal, relayée par Le Point.
"Arrêter les benzodiazépines m'a traumatisée d'une manière dont je souffre encore"
La mère de famille prenait du Xanax pour pouvoir dormir. "Deux ans après, elle a commencé à avoir des crises de panique comme jamais auparavant. Sa mémoire a commencé à lui faire défaut. Son mari a dû lui rappeler comment faire un sandwich. Ses problèmes de santé l'ont fait passer aux urgences et ont déconcerté les spécialistes, dont certains pensaient qu'elle souffrait de troubles mentaux ou d'un cancer", a indiqué le Wall Street Journal. Cinq ans après la prise de ce médicament, l’Américaine était toujours fortement dépendante au Xanax. "Quand Dana Bare a tenté d'arrêter le Xanax, il était trop tard."
Lors du sevrage, cette femme a souffert de sensations d’"électrochocs", de crises de panique violentes et de douleurs si intenses qu'elle perdait parfois connaissance, d’après Le Point. "Je suis passée d'une indépendance totale et fonctionnelle à une lente déchéance, un véritable abîme. Arrêter les benzodiazépines ne m'a pas tuée, mais c'était la chose la plus difficile que j'aie jamais vécue et cela m'a traumatisée d'une manière dont je souffre encore." Aujourd’hui, elle fait encore face à des crises de panique et doit lutter contre son agoraphobie.
En cas de sevrage, le patient doit être suivi par un médecin
Pour rappel, la période de sevrage des benzodiazépines doit se faire sous supervision médicale, de façon à adapter progressivement l’organisme à ce manque de médicaments. En cas d’arrêt brutal et non contrôlé, les symptômes de sevrage peuvent être les suivants : anxiété, irritabilité, nervosité, crampes abdominales, vomissements, diarrhées, transpiration, accélération du rythme cardiaque, tremblements, crises, troubles du sommeil. Il est alors nécessaire de consulter un médecin en urgence, précise le ministère de la Santé.