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Pourquoi la recherche sur le Covid long est une nécessité de santé publique

Étant donné que les chances de guérison diminuent après avoir souffert des symptômes prolongés du coronavirus pendant plus d’un an, il est nécessaire de poursuivre les études sur les traitements personnalisés visant à mieux gérer la maladie.

Pourquoi la recherche sur le Covid long est une nécessité de santé publique Jikaboom/iStock




L'ESSENTIEL
  • Après six séances individuelles avec des professionnels de la santé spécialisés, les personnes souffrant du Covid long ont vu une amélioration partielle des symptômes, notamment des niveaux de fatigue, plutôt qu'une guérison complète.
  • Pour la forme longue du coronavirus, les scores finaux étaient inférieurs à ceux dans d'autres affections de longue durée, comme le diabète, l'insuffisance rénale chronique, le cancer et la sclérose en plaques.
  • "L’étude illustre la nécessité et l'intérêt de poursuivre les recherches sur les traitements personnalisés dispensés par une équipe pluridisciplinaire au sein de la communauté et au domicile des patients."

Au moins 200 millions. C’est le nombre de personnes dans le monde atteintes de Covid long, c’est-à-dire qu’ils présentent des symptômes persistants, comme la fatigue, un essoufflement, des douleurs thoraciques, des maux de tête ou encore des nausées, au-delà des trois mois suivant l'infection initiale par le virus SARS-CoV-2 et durant au moins deux mois. "De nombreuses personnes se rétablissent complètement au cours des 6 à 12 premiers mois. Après cette période, et lorsque les symptômes durent plus de deux ans, les chances de guérison totale sont réduites et le Covid long est considéré comme une affection de longue durée établie", indiquent des chercheurs de l’université de Leeds (Angleterre). Problème : "les trajectoires naturelles de la maladie, dont la proportion exacte de personnes touchées n'est pas connue à ce jour ne sont pas entièrement étudiées."

Covid long : une amélioration partielle des symptômes grâce à un programme personnalisé d'autogestion supervisée

Dans le cadre d’un essai, publié dans la revue BMJ Medicine, les scientifiques ont évalué les effets du soutien personnalisé à l'autogestion du Covid long. Pour cela, ils ont recruté 554 personnes qui n'avaient pas été admises à l'hôpital pour cette forme longue du coronavirus à recevoir soit un programme personnalisé d'autogestion supervisée, soit les soins habituels sur une période de 17 mois, entre 2022 et 2023. L'intervention comprenait six séances individuelles avec des professionnels de la santé spécialisés. Selon les auteurs, peu de preuves de bénéfices ont été observées dans un premier temps, mais des effets positifs significatifs ont ensuite été constatés dans de nombreux résultats secondaires, tels que les niveaux de fatigue, chez les participants ayant suivi le programme personnalisé. Cela "est encourageant, car il suggère un effet au niveau des symptômes, mais qui ne se traduit pas par une amélioration au niveau de l'activité et de la participation."

L'un des résultats les plus frappants de l’essai est la faible évolution de la plupart des indicateurs de résultats, qui suggère une amélioration partielle plutôt qu'une guérison complète. Les scores finaux étaient inférieurs aux valeurs dans d'autres affections de longue durée, telles que le diabète, l'insuffisance rénale chronique, le cancer et la sclérose en plaques. D’après les auteurs, cela met en évidence le fardeau personnel du Covid long en tant qu'affection chronique ou affection de longue durée et renforce la nécessité de redoubler d'efforts pour améliorer la prise en charge.

"Se concentrer sur l'amélioration des capacités fonctionnelles et le retour aux niveaux professionnels"

"L’étude illustre la nécessité et l'intérêt de poursuivre les recherches sur les traitements personnalisés dispensés par une équipe pluridisciplinaire au sein de la communauté et au domicile des patients. Les interventions médicales et de réadaptation personnalisées doivent se concentrer non seulement sur la gestion des symptômes, mais aussi sur l'amélioration des capacités fonctionnelles et le retour aux niveaux professionnels avant l'infection. L'essai indique également qu'il est nécessaire de suivre les trajectoires de la maladie à long terme et de comprendre les impacts personnels, professionnels, sociaux et familiaux de la maladie. La recherche sur les traitements doit également être explorée à chaque étape de la trajectoire de la maladie, depuis la prévention (vaccins) jusqu'aux traitements médicaux précoces (agents immunomodulateurs en cours d'essai) en passant par les traitements de réadaptation", peut-on lire dans les conclusions.

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