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VIH : «Les fausses informations n’ont jamais été aussi répandues»

Une enquête montre que les idées reçues autour de cette infection affaiblissant le système immunitaire, qui accroissent l’exposition au risque, sont en forte progression chez les jeunes en France.

VIH : \ megaflopp/iStock




L'ESSENTIEL
  • Aujourd’hui, trois jeunes sur quatre se déclarent bien informés sur le VIH, mais de fausses croyances autour de cette infection circulent et les exposent "à une plus grande prise de risque au début de leur vie sexuelle."
  • "Sept jeunes sur dix considèrent comme peu probable, voire complètement improbable, de contracter un jour le virus."
  • L’enquête révèle que 40 % des 15-24 ans pensent qu’il existe un vaccin pour empêcher la transmission du virus du sida et 39 % pensent que l’on guérit du sida.

À quelques jours du week-end du Sidaction 2025, une nouvelle étude, réalisée par OpinionWay pour Sidaction, a été publiée et a révélé des résultats alarmants. Dans le cadre de celle-ci, 1.561 personnes, représentatives de la population française âgée de 15 à 24 ans, ont été recrutées. "L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence." Les participants ont répondu à un questionnaire en ligne du 24 février au 3 mars 2025.

En 2023, 79 % des jeunes estimaient avoir les connaissances suffisantes sur le VIH et le sida, les modes de transmission et les moyens de prévention. Aujourd’hui, ce chiffre a baissé de trois points. D’après le sondage, 76 % des volontaires se déclarent actuellement bien informés sur cette infection qui attaque le système immunitaire de l’organisme.

VIH : "une plus grande prise de risque au début de leur vie sexuelle" à cause de "fausses croyances"

Selon les données, "les idées reçues et fausses informations n’ont jamais été aussi répandues, depuis le début de la vaste enquête en 2015." Dans le détail, 40 % des jeunes pensent qu’il existe un vaccin pour empêcher la transmission du virus du sida, soit 3 points de plus qu’en 2023, 39 % pensent que l’on guérit du sida (+ 3 points) 78 % croient qu’une personne séropositive sous traitement peut transmettre le virus lors d’un rapport sexuel non protégé, 42 % des jeunes pensent que le VIH peut se transmettre par un baiser (+ 12 points) et 31 % en buvant dans le verre d’une personne séropositive (+ 6 points).

"Ces chiffres traduisent un recul inquiétant des connaissances sur le VIH et ses modes de transmissions. Avec toutes ces fausses croyances, les jeunes sont exposés à une plus grande prise de risque au début de leur vie sexuelle. Par ailleurs, les discriminations demeurent un problème majeur quand on sait qu’un jeune sur deux aurait honte d’apprendre qu’il est séropositif au VIH et 6 jeunes sur 10 ne se mettraient jamais en couple avec une personne vivant avec le VIH", signale Florence Thune, directrice générale de Sidaction.

Dépistage du VIH : seuls 36 % des jeunes sexuellement actifs ont fait un test

L’enquête montre également que l’exposition aux risques augmente principalement chez les 33 % des personnes ayant un ou des partenaires sexuels en dehors du couple qui n’utilisent pas de préservatif. En outre, le dépistage reste encore trop peu fréquent. Pour preuve : seulement 36 % des jeunes sexuellement actifs ont réalisé un test de dépistage du VIH dans l’année. "Sept jeunes sur dix considèrent comme peu probable, voire complètement improbable, de contracter un jour le virus. C’est cette perception erronée qui entraîne une banalisation du risque. La confiance que les jeunes déclarent avoir envers leur nouveau partenaire sexuel comme une raison pour ne pas se faire dépister ne peut pas et ne doit pas être un gage de protection", déclare la responsable de l’association française de lutte contre le sida.

Face à ces données inquiétantes, Sidaction appelle à une intensification de la prévention et du dépistage auprès des jeunes, en appliquant et en déployant le programme "Eduquer à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS)" tout au long de la scolarité, dès la rentrée prochaine.

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