- Le glaucome toucherait en France entre 800.000 et un million de personnes mais aussi 500.000 patients asymptomatiques.
- Cette maladie qui se traduit par un rétrécissement du champ visuel peut aboutir à une cécité totale.
- On ne guérit pas du glaucome mais des traitements permettent de ralentir son évolution, d'où l'importance de son dépistage précoce.
Cela commence par un rétrécissement du champ visuel. Mais ce trouble peut dégénérer en une cécité complète. C'est pourquoi l'importance du dépistage du glaucome a été au coeur de la semaine d'action qui s'est déroulée début mars sur cette maladie dont les symptômes peuvent rester longtemps imperceptibles.
En France, la maladie qui se caractérise par une dégénérescence progressive du nerf optique toucherait entre 800.000 et un million de personnes. Mais au-delà de ces chiffres, on estime que 500.000 personnes seraient ainsi atteintes de glaucome... sans le savoir. Pourtant, un dépistage précoce permet de stopper son évolution avant même qu'une gêne visuelle apparaisse. Il consiste à mesurer la pression oculaire dont l'augmentation annonce le plus souvent un glaucome.
L'hérédité, premier facteur de risque de glaucome
Si la maladie est le plus fréquemment diagnostiquée chez des sujets âgés de plus de 40 ans, elle peut apparaître très tôt et se développer de façon asymptomatique. C'est pourquoi il est important de rappeler les facteurs de risque : d'abord l'hérédité, puisque 30% des glaucomes sont héréditaires, comme le rappelle l'association Retina France qui a pour objectif le soutien et la prise en charge des patients souffrant de maladies de la vue, l'âge, à partir de 40 ans, la présence d'une myopie, d'une hypermétropie, l'hypertension artérielle, le diabète et la prise de médicaments corticoïdes sur de longues durées.
La mesure de la pression intra-oculaire sur laquelle repose le diagnostic du glaucome, principale cause de cécité irréversible dans le monde, comme le souligne un récent article du JAMA, se fait chez un opthalmologue par une technique appelée tonométrie à l'air. Cette pression intra-oculaire doit être normalement comprise entre 15 et 16 mmHg (millimètres de mercure) et elle signale une hypertonie oculaire, donc un risque de glaucome, lorsqu'elle dépasse 21 mmHg.
Traitement du glaucome : agir sur la pression intra-oculaire
C'est d'ailleurs sur cette pression intra-oculaire qu'agissent les traitements de cette maladie dont on ne guérit pas mais dont l'évolution peut être ralentie. En cas d'échec du traitement le plus simple, qui consiste à utiliser des collyres limitant la production d'humeur aqueuse contribuant à l'augmentation de la pression intra-oculaire, il est nécessaire de passer à des traitements plus invasifs qui utilisent le laser ou la chirurgie. L'objectif est alors de créer une sorte de soupape qui permet de faire baisser la pression intra-oculaire lorsque celle-ci augmente. Ce type d'intervention se fait sous anesthésie locale.
Des recherches sont actuellement menées pour mettre au point des techniques moins invasives pour ralentir l'évolution du glaucome. Il s'agit notamment d'injections de collagène permettant un meilleur drainage de l'humeur aqueuse. Une autre piste concerne des lentilles de contact journalières permettant de délivrer automatiquement des collyres agissant sur l'humeur aqueuse.