- La maladie cœliaque, ou intolérance au gluten, se manifeste par des symptômes digestifs, notamment une diarrhée, des nausées, des vomissements, des ballonnements ou encore une constipation.
- Après la modification des lymphocytes T régulateurs, une sous-population de cellules immunitaires, les lymphocytes T effecteurs, déclenchant une réponse auto-immune inadaptée à l’ingestion de gluten, sont désactivés au niveau des ganglions intestinaux.
- Bien que ces derniers aient été modifiés pour reconnaître un seul peptide dérivé du gluten, ils peuvent ensuite cibler d’autres peptides.
Diarrhée, nausées, vomissements, constipation, ballonnement… Ce sont les symptômes dont peuvent souffrir les personnes atteintes de la maladie cœliaque, à savoir une intolérance au gluten qui est présent dans le blé, l’orge, le seigle. Actuellement, le seul moyen pour les patients de lutter contre cette pathologie est d’adopter un régime strict sans gluten, "à la fois coûteux et difficile à maintenir", car à ce jour, aucun traitement n’est disponible. "Pour combler cette lacune, nous avons exploré le potentiel thérapeutique des lymphocytes T régulateurs", à savoir une sous-population de cellules immunitaires empêchant que chaque personne déclenche des réactions immunitaires contre ses propres organes, ont indiqué des scientifiques de l’université de Lausanne.
Modifier génétiquement les lymphocytes T régulateurs qui adaptent la réaction immunitaire
Dans le cadre d’une recherche, publiée dans la revue Science Translational Medicine, l’équipe a modifié génétiquement les cellules immunitaires dites "T régulatrices" au lieu de le faire avec les lymphocytes T effecteurs, qui déclenchent une réponse auto-immune inadaptée à l’ingestion des peptides du gluten et provoquent des symptômes digestifs. Avec cette approche, leur but est de bloquer la réaction provoquée par le gluten chez les personnes intolérantes. Pour déterminer l’efficacité de cette méthode, les chercheurs ont ensuite injecté les cellules immunitaires génétiquement modifiées chez des souris porteuses du HLA DQ humain, un récepteur aux dérivés du gluten dont sont porteurs les patients cœliaques et qui active en masse les lymphocytes T effecteurs.
Maladie cœliaque : les lymphocytes T effecteurs sont désactivés dans les ganglions intestinaux
"Les lymphocytes T régulateurs, modifiés pour exprimer de manière orthotopique des récepteurs spécifiques des peptides du gluten, pourraient inhiber les lymphocytes T effecteurs réactifs au gluten in vitro et in vivo", peut-on lire dans les résultats. Dans le détail, les cellules immunitaires génétiquement modifiées ont désactivé les lymphocytes T effecteurs au niveau des ganglions intestinaux et n’ont pas migré ailleurs. En outre, les lymphocytes T régulateurs ont spécifiquement reconnu un seul peptide dérivé du gluten, à savoir celui qui le plus souvent présenté par les récepteurs HLA DQ. Cependant, une fois le peptide immuno-dominant reconnu, les autres peptides peuvent aussi être ciblés. "Ces données soulignent le potentiel des lymphocytes T régulateurs réactifs au gluten comme traitement de la maladie cœliaque."