- La Réunion fait face à une épidémie de chikungunya avec plus de 8.500 cas depuis août 2024. Deux premiers décès ont été confirmés chez des personnes âgées.
- L’épidémie s’accélère, avec près de 3.000 cas en une semaine et 77 patients admis aux urgences. Le niveau 4 du plan ORSEC a été déclenché, renforçant la lutte anti-vectorielle.
- Les autorités appellent à la prévention (élimination des eaux stagnantes, protection contre les moustiques) et recommandent la vaccination des personnes à risque.
La Réunion fait actuellement face à une flambée épidémique de chikungunya, avec plus de 8.500 cas confirmés et 24 patients hospitalisés, dont trois cas sévères, depuis le début de la crise en août 2024. Ce vendredi 21 mars, les autorités locales ont annoncé les premiers décès liés à la maladie, marquant un tournant dans la gestion de l’épidémie.
Une propagation rapide du virus
Deux personnes âgées, respectivement de 86 et 96 ans, ont succombé au chikungunya, selon la préfecture de l’île. L’une d’elles souffrait de comorbidités, ce qui a pu aggraver l’évolution de la maladie. "Le préfet de La Réunion et le directeur général de l’Agence régionale de santé [ARS] déplorent deux décès survenus la semaine dernière, en lien avec le chikungunya", indique le communiqué officiel. Toutefois, l’attribution formelle de ces décès à la maladie fait encore l’objet d’une analyse approfondie par une commission d'investigation regroupant des experts en infectiologie et en santé publique.
L’épidémie a connu une accélération marquée ces dernières semaines. "L’épidémie s’est accélérée et s’étend désormais à tout le territoire", alertent les autorités. Pour la seule semaine du 3 au 9 mars, pas moins de 2.888 nouveaux cas ont ainsi été signalés. "Bien qu’aucune tension n’affecte le milieu hospitalier à ce stade, 77 patients ont été admis aux urgences" sur cette courte période, précise l’ARS.
Face à cette situation, le niveau 4 du plan ORSEC a été déclenché le 14 mars. Un stade qui correspond à une "épidémie de moyenne intensité" et implique le renforcement des mesures de lutte anti-vectorielle.
Une épidémie sous haute surveillance
Les autorités insistent sur l’importance des mesures préventives pour freiner la progression du virus, transmis par le moustique-tigre. "La population doit éliminer tout ce qui peut contenir de l’eau autour de son domicile, se protéger des piqûres de moustiques et consulter un médecin en cas de symptômes", rappelle la préfecture. Une mobilisation importante est d’ailleurs en cours avec 150 agents de l’ARS et des communes qui procèdent à des opérations de démoustication sur l’ensemble du territoire.
En outre, la Haute autorité de santé (HAS) recommande la vaccination aux populations à risque, notamment les personnes de plus de 65 ans et celles atteintes de maladies chroniques. "L’ARS de La Réunion, en lien étroit avec le ministère de la Santé, travaille à organiser l’accès à la vaccination des personnes prioritaires, dès le début du mois d’avril", selon le communiqué.
Si aucun cas de chikungunya n’avait été signalé à La Réunion depuis 2010, l’île garde un souvenir marquant de l’épidémie de 2005-2006 qui avait touché un tiers de la population (260.000 personnes) et causé 225 décès. Les autorités restent donc en alerte maximale pour éviter une catastrophe sanitaire d’une ampleur similaire.