- Santé publique France, l’ANRS-MIE et l’Anses lancent une plate-forme appelée EMERGEN.
- Son objectif est de surveiller les éventuels pathogènes émergents pour lutter contre les épidémies futures.
- L'approche prend aussi en compte les données sur la santé animale et environnementale.
La France s’organise pour lutter contre les futures épidémies. Au-delà du "Manuel de survie", cette brochure préparée par le gouvernement, les autorités sanitaires s'organisent pour améliorer la surveillance des pathogènes. Dans un communiqué paru le 19 mars, Santé publique France annonce le lancement d’une plateforme appelée EMERGEN 2.0. Elle est la suite d’EMERGEN, un outil de surveillance du SARS-CoV2, créé en 2021. Cette fois, l’objectif est de surveiller et d’étudier les maladies infectieuses émergentes virales mais aussi bactériennes, fongiques ou parasitaires.
Épidémies : mieux se préparer face aux virus émergents
"Il s’agit aujourd’hui de mieux anticiper et de se préparer en amont des prochaines crises, en s’appuyant sur des procédures et capacités bien identifiées, capables de monter en charge rapidement en cas d’émergence d’un nouvel agent infectieux", explique le Dr Bruno Coignard, directeur des maladies infectieuses à Santé publique France, dans un communiqué. Cet outil est le fruit de la collaboration entre l’Inserm / ANRS Maladies infectieuses émergentes, Santé publique France et l’Anses.
Lors de la première phase du projet, centré sur le SARS-CoV-2, EMERGEN avait permis de mieux identifier les acteurs et les équipes mobilisables sur une thématique de recherche précise, de créer de nouveaux outils de référence, dont des bases de données, mais aussi de renforcer les capacités d’analyse et d’interprétation des données de séquençage. Désormais, le dispositif sera étendu aux autres pathogènes. Dans son communiqué, Santé Publique France précise ses trois missions : surveillance, alerte et investigation.
Qu’est-ce que l’approche "une seule santé" ?
Santé publique France souligne également que le dispositif intègre une approche "une seule santé". L’expression marque l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale. "Dans un monde où 60 % des maladies infectieuses sont communes à l’humain et l’animal et 75 % des maladies infectieuses émergentes ont une origine animale - aussi bien d’élevage que de la faune sauvage - il importe que les outils de surveillance de l’état de santé des humains, animaux et de l’environnement soient harmonisés et partagés entre les communautés scientifiques", rappelle Gilles Salvat, directeur général délégué recherche et référence de l’Anses. La première phase de développement du projet sera consacrée à l’élargissement de la surveillance génomique au Mpox et à la grippe zoonotique. D’autres étapes suivront pour étendre davantage la surveillance.