- Le nombre de cas de démence devrait doubler aux États-Unis d'ici à 2060.
- Cette croissance des cas pourrait être particulièrement élevée chez les personnes noires, à cause notamment d'inégalités d'accès au soin.
- Selon l'OMS, il existe plusieurs manières de réduire le risque de démence.
55 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, d’après des données de l’Organisation mondiale de la Santé. Selon différentes projections, ce chiffre pourrait fortement augmenter dans les années à venir. Aux États-Unis, des estimations récentes, parues dans Nature Medicine, montrent que le nombre de cas aura doublé d’ici à 2060 et devrait atteindre un million par an.
États-Unis : une forte augmentation des cas de démence d’ici à 2060
D’après cette étude, réalisée par des chercheurs issus de différentes universités américaines, le risque de démence pour les Américains de plus de 55 ans est de 42 %. L’estimation est deux fois plus élevée que celles issues des recherches précédentes. Pour les auteurs, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette estimation revue à la hausse. Selon eux, les sous-estimations des études précédentes peuvent être la conséquence d’une documentation peu fiable de la maladie dans les dossiers de santé et sur les certificats de décès, d’une surveillance minimale des cas de démence à un stade précoce et de la sous-déclaration des cas parmi les groupes de minorités raciales, qui sont disproportionnément vulnérables. "La croissance relative des nouveaux cas de démence a été particulièrement prononcée chez les adultes noirs", précisent les auteurs.
Démence : les nouveaux cas révèlent l’importance des inégalités raciales
Dr. Josef Coresh, co-auteur de cette étude, estime qu’il est nécessaire de remédier aux inégalités raciales dans les soins de santé. "Si le nombre de démence chez les personnes blanches devrait doubler au cours des quatre prochaines décennies, les taux chez les personnes noires devraient tripler, indique-t-il. Les politiques de santé devraient intensifier les efforts dans les communautés noires pour améliorer l'éducation et la nutrition des enfants, car des recherches antérieures ont montré que cela était bénéfique pour éviter le déclin cognitif plus tard dans la vie."
Comment réduire les risques de démence ?
Pour les scientifiques américains, ces résultats confirment le défi qui attend les décideurs politiques en matière de santé. Ils estiment nécessaire qu’ils recentrent "leurs efforts sur des stratégies visant à minimiser la gravité des cas de démence, ainsi que sur des plans visant à fournir plus de services de soins de santé aux personnes atteintes de démence".
Comme le rappelle l’OMS, la démence n’est pas une conséquence inévitable du vieillissement et des données scientifiques montrent qu’il est possible de réduire le risque. Pour ce faire, il faut pratiquer une activité physique, être non-fumeur, réduire sa consommation d’alcool, contrôler son poids, adopter une alimentaient saine, tout en ayant une tension artérielle, une glycémie et un taux de cholestérol dans la norme. "Les autres facteurs de risque comprennent la dépression, l’isolement social, le faible niveau de scolarité, l’inactivité cognitive et la pollution de l’air", précise l’organisation.