- Le cancer du pancréas touche chaque année en France 14.000 personnes.
- Souvent diagnostiqué tardivement, ce cancer impacte fortement les chances de survie à 5 ans.
- Les essais sur un test sanguin permettant un diagnostic plus précoce et une augmentation de la survie sont prometteurs.
C'est un tueur redoutable. Alors que l'on enregistre chaque année en France 14.000 nouveaux cas de cancer du pancréas, la survie à 5 ans ne dépasse pas un patient sur dix. Une mortalité liée à une découverte souvent tardive de la maladie. Lorsque les symptômes apparaissent et qu'un IRM confirme le diagnostic, il est souvent trop tard et l'issue fatale intervient malheureusement dans les mois qui suivent. "Actuellement, il n'existe aucune méthode fiable de dépistage à un stade précoce", soulignent les auteurs d'une étude publiée dans le JAMA qui est pourtant un signe d'espoir : les chercheurs avancent sur la mise au point d'un nouveau test sanguin qui permet de repérer la protéine sécrétée par les cellules tumorales pancréatiques.
Un test non invasif pour identifier un cancer du pancréas
Dans un essai clinique réalisé auprès de 356 patients, ce test a identifié correctement 73% des personnes atteintes d'un adénome canalaire pancréatique à un stade précoce, c'est à dire au moment où la maladie ne provoque aucun symptôme. "Ce test rapide et non invasif répond à un besoin non satisfait en matière de diagnostic précoce du cancer du pancréas, améliorant potentiellement la survie des patients", soulignent les chercheurs.
Si ce cancer n'est le plus souvent découvert qu'à un stade tardif, c'est justement que ses symptômes -douleur au niveau de l'estomac, jaunisse, perte d'appétit, fatigue intense et démangeaisons - surviennent alors que la tumeur est déjà grosse et qu'elle envahit le canal qui permet à la bile de s'écouler.
Les pistes d'un vaccin ARNm et de l'immunothérapie
En même temps que les résultats prometteurs d'un test sanguin pour détecter tôt, de bonnes nouvelles sont également au rendez-vous en ce qui concerne le traitement de cette maladie. Une équipe américaine travaille en effet sur la mise au point d'un vaccin à ARN messager qui, ajouté aux traitements standards, aiderait le système immunitaire à reconnaître et attaquer la tumeur. Mais ces travaux n'ont été menés que sur un panel réduit de 16 patients et si 8 ont présenté une forte réponse immunitaire avec un effet sur la progression de la maladie pour 6 d'entre-eux, 7 autres patients ont vu leur cancer réapparaître.
Une autre piste explorée et présentée dans un communiqué de l'INSERM en décembre 2024 est celle de l'utilisation d'anticorps anti-TNFR2 permettant d'améliorer la réponse immunitaire en préservant les lymphocytes T CD8. Sur modèle animal, cela a permis d'obtenir un ralentissement de la croissance de la tumeur.