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Crash de la Germanwings : quels sont les effets d’être témoin d’un événement traumatisant ?

Le 24 mars 2015, secouristes et habitants ont été les premiers témoins du crash de l’avion de la Germanwings dans les Alpes-de-Haute-Provence. Certains évoquent des séquelles psychologiques ou témoignent de traumatismes persistants.

Crash de la Germanwings : quels sont les effets d’être témoin d’un événement traumatisant ? Pierre tombale pour les victimes du crash de Germanwings / travelview / istock




L'ESSENTIEL
  • Le crash de l’Airbus A320 de Germanwings, survenu il y a dix ans dans les Alpes, reste gravé dans les mémoires. Le copilote, Andreas Lubitz, s’était suicidé en emportant 149 personnes.
  • Témoins et secouristes évoquent un choc durable, certains souffrant de séquelles psychologiques. Des habitants du Vernet, ayant entendu l’impact, témoignent de traumatismes persistants.
  • Des études en neurobiologie montrent que le stress post-traumatique peut toucher des témoins indirects d’événements tragiques, avec des effets similaires aux victimes directes.

Il y a dix ans jour pour jour, l'Airbus A320 de la compagnie Germanwings s’écrasait dans le massif des Trois-Evêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le copilote de l'avion, Andreas Lubitz, seul aux commandes, se suicidait en emportant avec lui 149 personnes. Un drame qui a durablement marqué les esprits en France et sur tout le continent européen, en particulier ceux des familles des victimes, mais aussi de celles et ceux qui étaient sur place.

"Maintenant j’en suis malade"

Dans une interview donnée au Figaro, le général David Galtier, alors patron de la gendarmerie de PACA et arrivé parmi les premiers sur le lieu du crash, se souvient d’un "spectacle inimaginable". "Tous ces débris, cet avion transformé en puzzle... C’est incompréhensible. [...] Le crash de la Germanwings m'a marqué à vie", confie le militaire. D’autres secouristes tiendront peu ou prou le même discours.

Nombreux sont les témoins plus ou moins directs de la catastrophe à rester profondément bouleversés. Ce jour-là, le 24 mars 2015 à 10h41, de nombreux habitants du Vernet et des communes voisines ont entendu le crash de l'airbus A320. "Chaque fois que je passe devant le Vernet, j'y pense", selon une résidente interrogée par France Bleu. "Je me souviens avoir entendu un grand bruit. Et ensuite, j'étais sous le choc quand j'ai vu les images à la télévision", selon une autre.

Aux premières loges au moment de l’accident car sa maison donne sur le massif des Trois-Evêchés, une retraitée témoigne : "J'ai entendu un bruit énorme, il y a eu de la fumée, je l'ai vue de mes fenêtres. Maintenant j'en suis malade". Elle estime que le crash pourrait avoir un lien avec l’AVC qui l’a frappée peu de temps après, et qui la gêne aujourd’hui dans l’usage de la parole.

Un possible syndrome de stress post-traumatique

Les neurosciences montrent que, même si l’on ne vit pas personnellement le drame ou que l’on ne connaît pas de victimes, être témoin d’un événement tel que la catastrophe de Germanwings ou les attentats du 13 novembre 2015 peut laisser de lourdes conséquences sur la santé. Si certains parviennent à faire preuve de résilience devant l'épreuve, d’autres peuvent souffrir d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Environ 30 % des patients le développent après avoir été témoins d'un événement traumatisant touchant quelqu'un d'autre.

"Les personnes qui ont assisté à l'effondrement d'un immeuble à Miami en 2021 depuis l'autre côté de la rue ont déclaré souffrir de cauchemars, d'insomnie et d'anxiété, expliquait récemment le neurobiologiste Timityh Jarome dans une étude publiée dans Plos One. Ils présentaient des symptômes du syndrome de stress post-traumatique, mais n’ont pas été des victimes directes et n'avaient aucun lien avec les adultes présents dans l'immeuble."

Et pour cause : en étudiant des souris, des scientifiques ont montré qu’un stimulus terrifiant, en l’occurrence un grand bruit indiquant un choc au pied, provoque "des modifications protéiques dans trois régions cérébrales clés impliquées dans la mémoire de la peur : l'amygdale, le cortex cingulaire antérieur et le cortex rétrosplénial". Cela suggère que les souvenirs liés à la peur "indirectement acquis" qui sous-tendent le syndrome de stress post-traumatique ont la même signature moléculaire que ceux qui sont "directement acquis."

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