- La Réunion fait face à une flambée de chikungunya avec plus de 8.500 cas et deux premiers décès. En réponse, 40.000 doses du vaccin Ixchiq, développé par Valneva, seront livrées début avril.
- Il sera administré en priorité aux adultes de plus de 65 ans, à ceux souffrant de pathologies chroniques (hypertension, diabète, maladies cardiovasculaires...) et aux agents de lutte antivectorielle. Bien que le vaccin ne stoppe pas immédiatement la transmission, il réduit les formes graves.
- Les autorités rappellent l’importance des mesures préventives : élimination des eaux stagnantes et protection contre les moustiques.
La vaccination sera "prise en charge" par les autorités. Afin de contrer l’épidémie qui frappe l’île depuis plusieurs mois, La Réunion recevra, à compter de début avril, 40.000 doses du vaccin Ixchiq contre le chikungunya, fournies par la société franco-autrichienne Valneva. Ce vaccin, premier au monde à être autorisé contre cette maladie virale transmise par les moustiques tigres, sera administré en priorité aux seniors et aux personnes à risque, selon un communiqué.
Une urgence sanitaire croissante
Cet envoi de vaccins survient alors que La Réunion fait face à une flambée épidémique avec plus de 8.500 cas confirmés et 24 patients hospitalisés, dont trois cas sévères, depuis août 2024. La semaine du 3 au 9 mars a enregistré à elle seule près de 2.900 nouvelles infections, selon le dernier bulletin de l’Agence régionale de santé (ARS). Vendredi 21 mars, les premiers décès dus à la maladie ont été annoncés : deux personnes âgées de 86 et 96 ans souffrant de comorbidités. Et le risque de transmission au-delà de La Réunion, notamment vers la France métropolitaine et d'autres régions d'outre-mer, n’est pas exclu par les autorités sanitaires.
Comme recommandé par la Haute autorité de santé (HAS), le vaccin Ixchiq sera administré en priorité aux adultes de plus de 65 ans, à ceux souffrant de pathologies chroniques (hypertension, diabète, maladies cardiovasculaires...) et aux agents de lutte antivectorielle. Toutefois, comme le souligne à l’AFP Patrick Mavingui, infectiologue au CNRS à La Réunion, l'effet protecteur du vaccin n'est pas immédiat : "Il va y avoir encore une dynamique forte de transmission [jusqu’à un pic fin avril]. La vaccination actuelle ne va pas arrêter ni diminuer la transmission – vu le délai de 7 à 15 jours pour que le vaccin apporte des anticorps neutralisants – mais au moins elle peut diminuer les hospitalisations et formes graves."
Des mesures de prévention indispensables
Le vaccin de Valneva est le premier autorisé au monde contre le chikungunya. Il est désormais approuvé aux États-Unis, en Europe, au Canada, et au Royaume-Uni, chez les individus âgés de 18 ans et plus. Et l’Agence européenne des médicaments (EMA) a récemment adopté un avis positif recommandant une autorisation à partir de 12 ans.
En parallèle de la vaccination, les autorités rappellent l'importance des gestes préventifs. Éliminer les eaux stagnantes, utiliser des répulsifs, porter des vêtements couvrants et consulter rapidement en cas de symptômes sont autant de recommandations essentielles pour enrayer la propagation du virus.