- En plus de provoquer plusieurs types de cancer, le VPH semble entraîner un risque significativement accru de maladies cardiaques et coronariennes.
- Les patients HPV-positifs présentaient un risque 40 % plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire, selon l'étude.
- Les auteurs préconisent une surveillance cardiaque plus étroite pour les patients atteints du papillomavirus humain.
Les papillomavirus humains (HPV) augmentent les risques de nombreux cancers comme celui du col de l’utérus, de la sphère ORL ou encore de l’anus. Ils pourraient également mettre le cœur en danger.
Une nouvelle étude, présentée lors de la session scientifique annuelle de l'American College of Cardiology, révèle que ce virus semble aussi lié à un risque accru de maladies cardiaques pour les patients positifs.
Maladies cardiovasculaires : jusqu’à 40 % de risque accru pour les patients HPV-positifs
Pour évaluer un lien possible entre le virus du papillome humain et les maladies cardiaques, les chercheurs de la faculté de médecine de l'Université du Connecticut (Farmington, USA) ont réalisé une méta-analyse réunissant 7 études menées entre 2011 et 2024. Trois provenaient des États-Unis, deux de Corée du Sud, une du Brésil et une d'Australie. Elles contenaient le statut HPV et des informations sur la santé cardiovasculaire des participants sur une période de suivi de trois à 17 ans.
L’analyse des données a montré que les patients HPV-positifs présentaient un risque 40 % plus élevé de développer une pathologie cardiovasculaire et un risque deux fois plus important de développer une maladie coronarienne que les personnes qui étaient négatives.
"Même après ajustement pour tenir compte de variables confondantes telles que les facteurs sociodémographiques, les antécédents médicaux, le mode de vie, les antécédents familiaux de maladie cardiaque et la prise de médicaments antihypertenseurs, le lien entre HPV et maladie cardiaque persistait : les patients HPV-positifs présentaient un risque 33 % plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire que les patients non HPV", précisent les auteurs dans leur communiqué.
En revanche, la recherche n’a constaté aucune association significative entre le virus et l'hypertension artérielle.
Papillomavirus: une surveillance cardiaque plus étroite à envisager
"Notre étude montre clairement qu'il existe un lien entre le VPH et les maladies cardiovasculaires", explique l’auteur principal Dr Stephen Akinfenwa, l. "Le mécanisme biologique n'a pas encore été déterminé, mais on suppose qu'il est lié à l'inflammation chronique. Nous aimerions à terme déterminer si la réduction du VPH par la vaccination pourrait réduire le risque cardiovasculaire", ajoute-t-il.
En attendant des réponses supplémentaires sur le lien entre le papillomavirus humain et le cœur, le chercheur encourage les médecins à surveiller plus étroitement la santé cardiaque des personnes dont le test de dépistage du VPH est positif.
"On parle toujours de facteurs de risque cardiovasculaire comme le tabagisme, l'hypertension artérielle, etc., mais nous savons qu'environ 20 % des maladies cardiovasculaires ne peuvent être expliquées par ces facteurs de risque conventionnels, souligne le Dr Akinfenwa. Il est donc important d'identifier les facteurs de risque non-conventionnels, comme le VPH, qui pourraient être ciblés."