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Comment la grossesse modifie l’organisme des femmes

Par Diane Cacciarella

En mesurant l’impact de la grossesse sur le corps des femmes, des chercheurs ont découvert que certains paramètres biologiques peuvent mettre plusieurs semaines à retrouver leur niveau normal. 

Comment la grossesse modifie l’organisme des femmes
ilona titova/iStock
MOTS-CLÉS :
La grossesse modifie profondément l'organisme des femmes, affectant divers paramètres biologiques.
Certains reviennent à la normale rapidement, tandis que d'autres prennent des mois, voire plus d'un an.
Des changements peuvent aussi survenir avant même la grossesse, affectant certaines complications comme le diabète gestationnel.

La grossesse est un énorme chamboulement pour le corps des femmes. Les besoins du fœtus impactent l’organisme de la future maman sur divers paramètres biologiques, comme le système gastro-intestinal, squelettique, cardiovasculaire, etc. Mais combien de temps mettent-ils à revenir à la normale ? Des chercheurs israéliens ont répondu à cette question dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances.

41 % des paramètres biologiques redeviennent normaux après 10 semaines

Pour cela, les scientifiques ont étudié les données de plus de 300.000 femmes. Ces informations ont été recueillies durant une période allant de 22 semaines avant leur grossesse à 80 après leur accouchement. Les chercheurs ont découvert de grandes disparités quant à la récupération. En effet, si certains paramètres biologiques retrouvent rapidement un niveau normal, d'autres mettent beaucoup plus de temps : 47 % des paramètres biologiques mesurés redeviennent normaux deux semaines après l'accouchement ; 12 % un mois après ; 41 % dix semaines après la naissance.

Les scientifiques ont même découvert que certains paramètres mettaient plus de dix semaines à se rétablir. C’est le cas des fonctions hépatiques, qui ne retrouvent leur état normal que six mois après la naissance, et du taux de cholestérol, qui ne revient à la normale qu’un an après l’accouchement. 

Les chercheurs ont également observé que certaines valeurs ne reviennent jamais aux niveaux d’avant la grossesse. En tout cas, 80 semaines après l’accouchement, le taux de protéine réactive au complément (CRP), qui est un marqueur d'inflammation, était toujours à un niveau très élevé. À l’inverse,  le taux d'hormone stimulant la thyroïde (TSH) ou le le taux de fer et d'hémoglobine (TCMH), marqueurs d’anémie, étaient plus bas qu’avant la grossesse.

Des changements biologiques avant même de tomber enceinte

Durant leurs travaux, les scientifiques ont enfin découvert que certaines femmes présentaient des changements significatifs avant même de tomber enceinte pour trois complications : le diabète gestationnel, le pré-éclampsie et l’hémorragie post-partum. Pour le diabète gestationnel, ils notent que dix-sept paramètres - sur les vingt examinés - ont un niveau anormal avant la grossesse. Mais, parmi eux, douze redeviennent normaux quand la femme est enceinte, ce qui suggère qu’il serait possible de dépister en amont les futures mamans pouvant souffrir de diabète gestationnel.

En 2024, 663.000 bébés sont nés en France, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce chiffre est 2,2 % moins élevé qu’en 2023 et 21,5 % qu’en 2010, année du dernier pic des naissances. Actuellement, l’indice conjoncturel de fécondité s’établit à 1,62 enfant par femme.