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Santé mentale

Télétravail : quels sont les risques psychosociaux ?

Par Diane Cacciarella

Un nouveau rapport identifie trois grandes catégories de risques psychosociaux liés au télétravail : la distanciation des relations sociales, l’intensification du travail et la difficile articulation des temps de vie.

Télétravail : quels sont les risques psychosociaux ?
ChayTee/iStock
Selon un nouveau rapport de la DARES, il y a trois grandes catégories de risques psychosociaux liés au télétravail.
Il s’agit de la distanciation des relations sociales, de l’intensification du travail et de la difficile articulation des temps de vie.
En plus de ces risques psychosociaux, le télétravail peut aussi augmenter la sédentarité et les troubles musculo-squelettiques.

La santé mentale et physique des salariés pourrait-elle être affectée par le télétravail ? Oui, selon un rapport récent de la Direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (DARES) intitulé "Les risques psychosociaux associés au développement du télétravail". Dans ce document, l’instance qui dépend du ministère du Travail identifie trois grandes catégories de risques psychosociaux liés au télétravail : la distanciation des relations sociales, l’intensification du travail et la difficile articulation des temps de vie.

Moins de relations sociales, plus d’isolement

En 2023, 26 % des personnes salariées ont télétravaillé. Cette pratique consiste à accomplir des tâches professionnelles à distance, généralement depuis le domicile. Largement utilisée pendant la pandémie de la Covid-19, cette pratique s’est installée en France car elle a certains avantages comme la réduction du temps de trajets domicile-travail ou une plus grande autonomie. Mais la DARES, dans son rapport, se concentre sur les effets négatifs du télétravail. Le premier, la distanciation des relations sociales, "pèse sur le collectif de travail ou sur l’individu, isolé temporairement de sa hiérarchie et de ses collègues", indique le rapport. 

Avec la hiérarchie, cela peut "entraver la communication", "accentuer les tensions liées aux échanges écrits qui se multiplient par le biais de courriels, de messages instantanés ou d'autres plateformes" et "impliquer une pression accrue pour fournir des rapports réguliers sur ses activités et ses avancées". À plus long terme, "les opportunités de formation, d'avancement et même l'accès à des primes peuvent être limités en raison de cette séparation".

En ce qui concerne les collègues, ne pas être sur site réduit les interactions sociales entre les salariés, telles que les pauses ou les échanges. "Ces interactions jouent un rôle important dans la cohésion d’équipe, favorisant la convivialité, l’échange d’idées et le renforcement des relations professionnelles, note la DARES. L’absence de contacts directs au travail conduit à un manque de liens sociaux et dégrade le sentiment de bien-être général des personnes salariées."

La deuxième grande catégorie de risques psychosociaux est l’intensification du travail. En effet, la DARES souligne qu’elle peut se manifester de trois manières, qui augmentent le risque de surcharge mentale et d’épuisement professionnel : 

La difficile séparation des sphères privée et professionnelle

Enfin, dernière catégorie de risques psychosociaux, la difficile articulation des temps de vie peut aussi être néfaste. En effet, travailler à domicile n’est pas anodin. Les salariés peuvent être confrontés à "des difficultés dans la gestion des temps professionnels, un brouillage des lignes de séparation entre la sphère privée et la sphère professionnelle, et un risque de réassignation des femmes au foyer, surtout des mères" et d’”augmentation des reproches, des tensions et des violences domestiques”.

Enfin, la DARES note qu’à ces risques psychosociaux, s’ajoutent ceux physiques, comme les problèmes musculo-squelettiques ou la sédentarité. Selon l’Observatoire national de l'activité physique et de la sédentarité (ONAPS), en moyenne, les adultes passent 12 heures par jour assis les jours travaillés. Pour limiter les risques, il est recommandé de faire des pauses actives - 5 minutes toutes les 30 minutes ou 10 minutes toutes les heures - pendant lesquelles vous marchez ou faites quelques exercices de gymnastique ou encore des étirements.