- La journaliste météo Virgilia Hess, en rémission d’un cancer du sein, a été hospitalisée à cause d’une infection liée à une prothèse mammaire posée après une double mastectomie.
- La reconstruction mammaire est aujourd’hui l’une des priorités dans la prise en charge des cancers du sein, qui dans 30 % des cas nécessitent une mastectomie totale, d’un sein ou des deux.
- "Moi qui pensais avoir surmonté une étape, me revoilà clouée à l'hôpital pour plusieurs jours", confie-t-elle. L’opération devait se dérouler ce vendredi 4 avril.
Quelques jours après avoir franchi une étape cruciale dans son combat contre le cancer du sein, Virgilia Hess est de nouveau hospitalisée en urgence. La journaliste météo de BFMTV, qui avait partagé avec espoir sa double mastectomie récente, doit affronter aujourd'hui une complication inattendue : une infection de prothèse.
Une prothèse mammaire à retirer en urgence
Le 28 mars dernier, Virgilia Hess annonçait sur Instagram avoir surmonté "une étape majeure dans [s]on combat pour terrasser ce foutu crabe". Si cette double mastectomie, à savoir le retrait des deux seins, représentait une décision "aussi douloureuse physiquement que psychologiquement", elle se voulait rassurante : "J'ai eu la chance de bénéficier d'une reconstruction immédiate avec des prothèses."
Mais rapidement, la situation s’aggrave et, le 2 avril, elle confie : "Je n'ai pas de bonnes nouvelles à vous donner, ça ne va pas du tout mieux. Je suis hospitalisée d'urgence depuis hier. Grosses complications post-mastectomie". Essoufflement, forte fièvre, rougeur intense et douleurs insoutenables : "J'étais comme paralysée du côté gauche et j'avais le sein rouge [...] On a vite compris que je faisais visiblement une infection de prothèse, explique-t-elle dans une story Instagram. Le médecin m'a dit que, vu la lourdeur de l'opération, ce genre de complication peut arriver." Malgré les antibiotiques en perfusion, la prothèse est contaminée et doit être retirée en urgence. L’opération devait se dérouler ce vendredi 4 avril.
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Depuis son diagnostic en février 2023, alors qu'elle était enceinte de six mois, Virgilia Hess dit mener un véritable "marathon" pour vaincre "cette vilaine bête" : "Un an et demi de chimiothérapie, une première mastectomie partielle, 28 séances de radiothérapie, une hormonothérapie qui va encore durer 4 à 5 ans..." Et aujourd'hui, une nouvelle épreuve : "Franchement, c'est un coup de massue. Moi qui pensais avoir surmonté une étape, me revoilà clouée à l'hôpital pour plusieurs jours", confie-t-elle, émue.
Un risque d’infection de prothèse autour de 5 %
La reconstruction mammaire est aujourd’hui l’une des priorités dans la prise en charge des cancers du sein, qui dans 30 % des cas nécessitent une mastectomie totale, d’un sein ou des deux. Comme l’expliquaient récemment à Pourquoi Docteur des chirurgiens spécialistes de la reconstruction mammaire, "dans la majorité des cas, on la fait en même temps que la mastectomie car cela évite à la patiente de se réveiller à plat, ce qui peut être un gros traumatisme psychologique et même physique".
"L’idéal c’est de reconstruire l’intérieur de la glande mammaire, le volume de la glande mammaire et la peau si l’on a besoin de peau. Deux méthodes se font : la prothétique, avec un implant mammaire rempli de silicone ou d’eau [comme ce fut le cas pour Virgilia Hess], et les méthodes naturelles ou autologues, où on prend des tissus de la patiente que l'on transfère vers le sein pour le reconstruire."
Un risque jusqu'à un an après l'intervention
"En cas de reconstruction par implant prothétique, le risque majeur est celui d’infection de la prothèse [...] estimé autour de 5 %", abondent deux médecins du centre Léon Bérard, un hôpital spécialisé en cancérologie, dans une interview. Le risque principal se situe dans la période post-opératoire précoce (moins de 6 semaines suivant une chirurgie), mais peut survenir jusqu’à 1 an après l’intervention. A noter qu’il y a plus de risque dans les reconstructions immédiates que dans les reconstructions différées. "Le second risque est celui de coque péri-prothétique, qui est majoré [à 30 %] en cas de radiothérapie. Il s’agit d’un épaississement anormal et d’une rigidification excessive des tissus entourant la prothèse."