En France, une consultation chez le généraliste donne lieu à une prescription dans 74 % des cas. Résultat, notre pays accuse un retard en Europe en matière de développement de l'automédication, ces médicaments disponibles sans ordonnance pour des pathologies par nature bénignes et facilement diagnosticables par le patient. Et ce fossé avec nos voisins européens risque encore de se creuser, car « le marché des médicaments de l'automédication est en décroissance et fragilisé », note l'Association française pour une automédication responsable (Afipa). C'est en effet ce qui ressort du 12ème Baromètre de l’automédication 2013 de l'Afipa (1).
Le marché de l'automédication en baisse de 3 %
Ce nouveau baromètre montre que les médicaments vendus sans ordonnance affichent en 2013 une décroissance de 3 % des ventes en valeur, représentant un marché de plus de 2 milliards d’euros. Affichant jusqu’alors un dynamisme important et une croissance continue, le marché des médicaments d’automédication connaît ainsi sa première involution depuis cinq ans, sous l’effet d’un contexte économique délicat. Toutes les catégories de médicaments connaissent une baisse marquée de leurs ventes.
Pour expliquer cette chute, l'Afipa note tout d'abord une baisse de la fréquentation des officines. L'apparition des grands conditionnements pour les médicaments pourrait expliquer en partie pourquoi les patients se rendent moins en officine.
Autre facteur pour justifier cette baisse, celui de la hausse des consultations chez le médecin généraliste. « Une très forte pathologie de grippe en 2013 est à l’origine d’une hausse des consultations chez les médecins généralistes, et donc des prescriptions », commente l'Association.
Ecoutez Pascal Brossard, Président de l’Afipa : « La moindre fréquentation des officines pourrait être due à l'apparition des grands conditionnements. Pour cette raison, les patients viennent moins en officine...»