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Épidémie

Grippe, Herpès : un chewing-gum pourrait aider à lutter contre la transmission des virus

Par Sophie Raffin

Et s’il suffisait de mâcher un chewing-gum pour réduire la charge virale des virus de l’herpès simplex et de la grippe...

nyul/istock
Des chercheurs ont mis au point un chewing-gum antiviral qui est capable de réduire les charges virales de deux virus de l'herpès simplex et de deux souches de grippe A.
Lors des essais expérimentaux, la charge virale était réduite de 95 %.
Un produit similaire a été mis au point pour lutter contre le SARS-CoV-2.

Des chercheurs des universités de Pennsylvanie et de Finlande ont eu une idée originale pour lutter contre les faibles taux de vaccination contre la grippe et l’absence de vaccin contre le virus de l’herpès simplex. Ils ont mis au point un chewing-gum qui est capable de réduire les charges virales de deux virus de l'herpès simplex et de deux souches de grippe A dans la bouche.

Leurs travaux ont été présentés dans la revue Molecular Therapy.

Chewing-gum anti-grippe : il réduit la charge virale de 95 %

Ce n’est pas la première fois que l’équipe planche sur un chewing-gum qui lutte contre des virus. Elle a déjà mis au point une gomme à mâcher luttant contre le SARS-CoV-2. En s'appuyant sur les travaux de ce produit qui fait actuellement l’objet d’un essai clinique, les scientifiques ont développé un chewing-gum à base de haricots de lablab (une légumineuse aussi appelée pois antaque, dolique d’Égypte ou haricot hyacinthe) qui contiennent une protéine capable de piéger les agents pathogènes. Le but est qu’il neutralise les virus de l'herpès simplex (HSV-1 et HSV-2) et les souches de grippe A (H1N1 et H3N2) présents dans la bouche, principal point de transmission de ces agents pathogènes.

Les premiers tests menés en laboratoire sur le produit ont montré le produit affichait une libération efficace et constante des protéines antivirales sur les sites d'infection. Deux grammes de chewing-gum contenant 40 milligrammes de haricots de lablab permettaient de réduire les charges virales de plus de 95 % pour les deux familles de virus. Il s’agit d’un taux similaire à celui observé dans l’étude sur le coronavirus. Par ailleurs, les essais ont également montré qu'il n'était pas nocif pour la santé.

"Ces observations sont de bon augure pour l'évaluation du chewing-gum dans le cadre d'études cliniques humaines visant à minimiser l'infection et la transmission du virus", explique le Pr Henry Daniell qui a mené les travaux.

Protéine antivirale : une solution contre la grippe aviaire, également ?

Si les premiers résultats sont prometteurs, il faudra encore attendre un peu avant de pouvoir troquer les aiguilles des vaccins contre un chewing-gum. En effet, d’autres tests sont nécessaires, notamment sur l’Homme, avant un déploiement sur le marché.

Outre la Covid-19, la grippe et l’herpès, les chercheurs explorent déjà d’autres menaces virales comme les virus H5N1 et H7N9, tous deux responsables de la grippe aviaire. Ils vérifient actuellement si introduire la poudre de lablab dans l'alimentation des oiseaux pourrait efficacement contribuer à la lutte contre la grippe aviaire.

"Le contrôle de la transmission des virus demeure un défi mondial majeur. Une protéine antivirale à large spectre, présente dans un aliment naturel (poudre de lablab), neutralise non seulement les virus de la grippe humaine, mais aussi ceux de la grippe aviaire. Cette innovation est opportune pour prévenir leur infection et leur transmission", explique Pr Henry Daniell dans un communiqué.