
À l’occasion des Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive 2025, le Groupe Français de Neuro-Gastroentérologie a révélé, fin mars, lors du congrès français des hépato-gastroentérologues, les premières recommandations françaises sur le Small Intestinal Bacterial Overgrowth, couramment appelé SIBO ou pullulation bactérienne de l'intestin grêle.
Encore méconnue du public, cette pathologie se définit par la présence de signes cliniques et/ou d'anomalies biologiques en rapport avec une modification du nombre des bactéries présentes dans l'intestin grêle. Les symptômes de cette maladie ne sont pas "spécifiques." Le SIBO peut se manifester par la diarrhée, des douleurs abdominales et/ou un inconfort abdominal, des ballonnements, une distension abdominale, des flatulences. "Des anomalies biologiques, telles qu'une carence en vitamine B12, et/ou plus rarement une stéatorrhée peuvent être présentes" en cas de pullulation bactérienne de l'intestin grêle.
SIBO : quelles sont les causes ?
Cette prolifération bactérienne dans l’intestin grêle se produit en présence de "conditions prédisposantes." Celles-ci correspondent à un âge avancé, les antécédents de chirurgie digestive, des troubles avérés de la motricité intestinale (sclérodermie, neuropathie diabétique, pseudo-obstruction intestinale chronique/POIC), des anomalies anatomiques (sténoses, diverticules), l’usage prolongé de médicaments ralentissant le transit (opiacés), l’achlorhydrie (absence d'acide chlorhydrique dans le suc gastrique) et des déficits immunitaires. D’autres facteurs, comme la pancréatite chronique, la maladie cœliaque, la mucoviscidose, l’insuffisance intestinale, la cirrhose ou l’insuffisance rénale terminale, peuvent favoriser l’apparition de cette maladie. En revanche, "le syndrome de l’intestin irritable n'est pas une condition favorisante du SIBO."
Comment traiter le SIBO ?
En général, cette pathologie doit être diagnostiquée par le biais du "gold standard", une aspiration de fluide duodéno-jéjunal. Problème : cette méthode n’est pas disponible en France. Ainsi, les spécialistes conseillent de se tourner vers des tests respiratoires aux hydrates de carbone (75 g de glucose), dont la fiabilité est incertaine. "Un test est considéré comme positif lorsque l’augmentation de l’H2 expiré dépasse 20 ppm par rapport aux valeurs basales."
En ce qui concerne la prise en charge du SIBO, celle-ci repose sur la gestion des facteurs favorisant la prolifération bactérienne. Si aucun régime spécifique n'est recommandé, le recours à des antibiotiques, durant 7 à 10 jours, peut être envisagé. "La rifaximine est déconseillée. Parmi les options, on trouve l'amoxicilline/acide clavulanique, le métronidazole, les quinolones, la doxycycline, la tétracycline et la néomycine. (…) L'imputabilité d'un SIBO ne peut être confirmée qu'en cas d'amélioration de la symptomatologie digestive associée à la négativation du test respiratoire au glucose après traitement. Une nouvelle cure d'antibiotique pourra alors être envisagée en cas de récidive."