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Maladie rare

Un ancien cycliste menacé de cécité : c’est quoi la sarcoïdose ?

Par Geneviève Andrianaly

Lors d’un entretien accordé à L’Équipe, Yoann Offredo, retraité du peloton en 2020, a révélé souffrir, depuis un an, de la sarcoïdose, une pathologie inflammatoire qui lui fait perdre la vue.

Un ancien cycliste menacé de cécité : c’est quoi la sarcoïdose ?
Thomas Ducroquet/Wikipedia CC BY-SA 3.0
En mai 2024, alors que Yoann Offredo, ancien cycliste, commentait le Giro pour RTL tvi en Belgique, un point blanc est apparu devant ses yeux.
À la suite de ce symptôme, le sportif a été hospitalisé durant plusieurs mois et a reçu un diagnostic de sarcoïdose avec différentes atteintes, principalement pulmonaire, oculaire et cérébrale.
Suivi à l’hôpital Cochin, il souffre d’une baisse de la vision, qui pourrait le rendre aveugle dans deux ans, selon les médecins.

Dans deux ans, il pourrait être aveugle. C’est ce qu’un médecin a annoncé à Yoann Offredo, ancien cycliste professionnel. L’année dernière, le consultant pour France Télévisions pendant le Tour de France a reçu un diagnostic de sarcoïdose. Il s’agit d’une maladie inflammatoire, de "cause inconnue", dont souffre 6.000 à 12.000 nouveaux Français. D’après l’Hôpital Fondation de Rothschild, l’âge moyen des adultes, hommes et femmes, touchés est de 25 à 45 ans. Sur le site du Manuel MSD, on peut lire que "la sarcoïdose se développe habituellement chez des personnes âgées de 20 à 40 ans." Dans le cadre de cette pathologie rare, des cellules inflammatoires s’organisent en "granulomes" et sont visibles au microscope dans les organes touchés. Cette affection peut toucher l’ensemble des organes mais "avec une prédilection particulière pour les ganglions (en particulier ceux situés dans la cage thoracique), les poumons, les yeux, la peau, le foie ou les glandes salivaires", selon l’établissement de santé parisien.

Sarcoïdose : "un point blanc devant les yeux", le premier symptôme

Pour le sportif qui a pris sa retraite en 2020, tout a commencé en mai 2024. "Je commentais le Giro pour RTL tvi en Belgique et j’ai eu un point blanc devant les yeux. (…) On m’a envoyé aux urgences à Cochin. J’ai attendu sept heures. On m’a fait une ponction dans l’œil, c’était violent. Et finalement, je ne suis pas ressorti. On m’a mis dans une chambre très glauque et là, il se passe plein de choses dans ta tête. Est-ce que je vais perdre la vue ? Je suis resté quasiment cinq semaines. J’ai été chamboulé par l’univers hospitalier", a-t-il confié à L’Équipe. Après plusieurs mois d’hospitalisation et d’observation, les professionnels de santé finiront par lui annoncer qu’il souffre d’une sarcoïdose avec différentes atteintes, principalement pulmonaire, oculaire et cérébrale. "J’ai pris une claque !" Depuis des mois, l’ex-coureur de 38 ans souffre d’une baisse de la vision, « que les médecins ont du mal à cerner », et pourrait développer une cécité. "J’ai essayé d’imprimer avec mes yeux des images de mes filles parce que j’avais peur de ne plus les voir. Ma vue a diminué d’un coup."

"Si je vois aussi peu qu’avec l’œil droit, je suis handicapé. Et ça, je ne suis pas encore prêt à l’accepter"

En cas d’atteinte grave, comme dans le cas d’Yoann Offredo, le traitement de la sarcoïdose repose principalement sur la prise de corticoïdes et une surveillance accrue. Dans certains cas, un traitement immunosuppresseur peut également s’avérer nécessaire comme le méthotrexate ou l'azathioprine. "On m’a mis des corticoïdes en intraveineuse pour essayer d’arrêter l’inflammation. Ensuite, j’ai eu un traitement lourd, puis on a changé parce que la vue avait continué à diminuer. À chaque fois, je suis suspendu aux lèvres des soignants. Tu arrives là-bas en te disant, bon ça va, je vois encore à peu près, puis ils regardent l’autre œil, ah merde, il est touché aussi. Si je vois aussi peu qu’avec celui-là (le droit), je ne vois plus. Donc je suis handicapé. Et ça, je ne suis pas encore prêt à l’accepter. (…) Je ne peux pas faire des plans sur l’avenir, dire où je serai dans un an, par contre si je suis là aujourd’hui, c’est que j’ai envie d’être là. (…) J’ai rendez-vous fin avril, j’en saurai davantage. On ne sait pas, le médecin ne le sait pas non plus", a déclaré l’ancien athlète qui aujourd’hui fait "du vélo pour se sentir mieux."