- Pour la première fois au Royaume-Uni, une femme a donné naissance à un bébé après avoir reçu une greffe d’utérus de sa propre sœur. Une avancée médicale "incroyable" selon les chirurgiens.
- Atteinte d’un syndrome rare l’empêchant de porter un enfant, Grace Davidson, 36 ans, a pu donner naissance à sa fille Amy Isabel grâce à une FIV réalisée après la greffe.
- Cette prouesse suscite l’espoir pour des centaines de femmes nées sans utérus ou ayant subi une ablation. A ce jour, près de 100 greffes d’utérus ont été réalisées dans le monde, donnant lieu à une cinquantaine de naissances.
Un "miracle médical" salué par les chirurgiens : pour la première fois au Royaume-Uni, une femme a donné naissance à un enfant grâce à une transplantation d’utérus. Grace Davidson, 36 ans, avait été diagnostiquée adolescente d'un syndrome rare, le syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser, qui touche environ une femme sur 5.000 et entraîne l’absence ou le sous-développement de l’utérus. Mais, ses ovaires étant fonctionnels, la fécondation in vitro (FIV) restait envisageable.
Un don d’utérus de sa propre sœur
La greffe a été réalisée en février 2023 : c'est sa propre sœur aînée, Amy Purdie, 42 ans et déjà mère de deux enfants, qui a fait don de son utérus lors d'une opération de huit heures. Quelques mois plus tard, un embryon conçu avant l'intervention a été implanté à Grace. Le 27 février 2024, Amy Isabel est née par césarienne programmée à l'hôpital Queen Charlotte’s and Chelsea de Londres. "C'était difficile à croire qu'elle était réelle, a confié la maman au journal britannique The Guardian. Je savais qu’elle était à nous, mais c'était incroyable"
Le professeur Richard Smith, à l’origine de 25 ans de recherches sur cette technique, s’est dit particulièrement ému : "Enfin, après toutes ces années, un bébé est né. C’est incroyable." Pour la chirurgienne Isabel Quiroga, impliquée dans l’opération, "c'était une joie totale. Je ne pourrais pas être plus heureuse pour les parents."
Angus Davidson a décrit la naissance de sa fille comme un moment "rempli d’amour et de joie" : "Nous avions ravalé nos émotions pendant dix ans. Quand elle est arrivée, ce fut des larmes incontrôlables." Pour sa femme Grace, qui souhaite avoir un deuxième enfant, cette avancée médicale est tout bonnement "un rêve devenu réalité".
In a groundbreaking development, Britain woman has given birth following a womb transplant, marking a significant milestone in reproductive medicine
— DAILY GIST (@dailygistonline) April 9, 2025
Grace Davidson,36 who was born without a functioning womb, became the first woman in the UK to receive a womb transplant in 2023 pic.twitter.com/Chp1FlGLQS
Une cinquantaine d’enfants nés d’une greffe d’utérus
La naissance d’Amy Isabel Davidson, prénommée ainsi en hommage à sa tante et à l’une des chirurgiennes, suscite un immense espoir pour les femmes nées sans utérus ou ayant subi une ablation. Trois autres greffes ont déjà été réalisées au Royaume-Uni avec des donneuses décédées, et dix autres femmes sont en cours d’évaluation pour une greffe coûteuse (25.000 livres, soit 29.000 euros), financée par l’association Womb Transplant UK.
A ce jour, près de 100 transplantations d’utérus ont été réalisées dans le monde, donnant lieu à une cinquantaine de naissances. La première avait eu lieu en Suède en 2014. En France, trois enfants sont nés de deux femmes ayant reçu une greffe d’utérus en 2019 et 2022, grâce aux travaux menés à partir de donneuses vivantes par l’équipe du Pr Jean-Marc Ayoubi, de l’hôpital Foch de Suresnes, un des leaders mondiaux de la greffe utérine. Fin 2023, une troisième transplantation d’utérus a été couronnée de succès, toujours dans le même établissement : cette fois encore, le greffon venait de la propre mère de la receveuse.