- Chez les travailleurs de nuit au sommeil décalé, manger uniquement pendant la journée peut atténuer les facteurs de risque cardiovasculaire.
- Cela concerne aussi les personnes souffrant d'insomnie ou de troubles du sommeil et de l'éveil, ou celles qui voyagent fréquemment d'un fuseau horaire à l'autre.
- Des travaux supplémentaires sont toutefois nécessaires pour montrer les risques chroniques liés à l'alimentation nocturne par rapport à l'alimentation diurne.
Plusieurs recherches ont montré que travailler la nuit est risqué pour la santé, en particulier le cœur. Cependant, des chercheurs du Brigham and Women's Hospital (États-Unis) ont trouvé un moyen de lutter contre les effets cardiovasculaires négatifs du décalage circadien. Selon eux, le fait de ne manger que pendant la journée pourrait protéger les employés des risques cardiaques liés au travail de nuit. Afin de parvenir à cette conclusion, l’équipe a mené une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications.
20 jeunes ont participé à une simulation de travail de nuit durant deux semaines
Dans le cadre des travaux, elle a recruté et suivi 20 jeunes adultes en bonne santé durant deux semaines. Lors de l’intervention, le travail de nuit a été simulé. Les participants n'avaient pas accès à des fenêtres, à des montres ou à des appareils électroniques susceptibles d'indiquer l'heure à leur horloge biologique. Ils sont restés éveillés pendant 32 heures dans un environnement faiblement éclairé, en maintenant une posture corporelle constante et en prenant des collations identiques toutes les heures. Ensuite, les volontaires ont été assignés à manger soit pendant la nuit, comme le font la plupart des travailleurs de nuit, soit uniquement pendant la journée. Par la suite, les effets secondaires de l'horaire des repas sur les facteurs de risque cardiovasculaire des volontaires et leur évolution après la simulation ont été examinés. L’effet du décalage circadien a également été évalué en comparant l'évolution de leurs fonctions corporelles avant et après le travail de nuit simulé.
Plus de facteurs de risque cardiovasculaire chez les employés mangeant la journée et la nuit
Les facteurs de risque cardiovasculaire, notamment une fréquence cardiaque élevée, ont augmenté après la simulation de travail de nuit chez les jeunes qui devaient manger le jour et la nuit. En revanche, ils sont restés les mêmes chez les participants qui ne s’alimentaient que pendant la journée, même si la quantité et le contenu des repas ne différaient pas d'un groupe à l'autre, seul le "moment" où ils mangeaient étant différent.
"Le fait d'éviter ou de limiter les repas pendant la nuit peut être bénéfique pour les travailleurs de nuit, les patients souffrant d'insomnie ou de troubles du sommeil et de l'éveil, les personnes dont les cycles de sommeil et d'éveil sont variables et les adultes qui voyagent fréquemment d'un fuseau horaire à l'autre", ont indiqué les auteurs.
Dans leurs conclusions, ils estiment que des recherches supplémentaires doivent être menées pour démontrer les effets à long terme sur la santé de l'alimentation diurne par rapport à l'alimentation nocturne, car la taille de leur échantillon était petite et l’intervention n’a duré que deux semaines. L’étude "peut ne pas refléter les risques chroniques."