Le principe de précaution est constamment remis en cause, mais tout aussi souvent invoqué. Aujourd’hui, ce sont les associations anti-ondes électromagnétiques qui le brandissent. Et pas totalement en vain puisque, comme le détaille Le Parisien, la députée écologiste Laurence Abeille présente aujourd’hui une proposition de loi qui inscrirait « le principe de sobriété de la population aux ondes électromagnétiques ».
Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l’Economie numérique, révèle au quotidien le contenu de cette proposition de loi, soutenue pas le gouvernement. « Il s’appuie sur trois piliers, confie-t-elle au Parisien : la concertation et l’information des citoyens, la transparence et la résorption des points atypiques, ceux où les émissions sont supérieures à la moyenne ». Pas de mesure coercitive donc pour réduire de façon drastique les valeurs limites d’exposition au public, mais de l’incitatif, avec des campagnes, des étiquettes plus claires, une utilisation très modérée du wifi dans les écoles… « Ça ne doit plus être le Far West », lance la ministre Fleur Pellerin.
C’est un vrai chemin de crête que doit trouver le gouvernement car, pour le moment, les preuves scientifiques établissant la nocivité des ondes ne sont pas éclatantes. Selon le dernier rapport de l’Anses publié en octobre dernier, les radiofréquences émises par les téléphones portables et les box wifi n’ont pas d’effet sanitaire avéré, mais le risque de tumeur cérébrale à long terme pourrait être augmenté chez les utilisateurs intensifs de mobile.
« A long terme », tout le problème est là. Difficile de mesurer aujourd’hui le risque de cancer. Pour autant, impossible d’attendre la preuve scientifique irréfutable pour agir. Le danger potentiel des ondes électromagnétiques serait-il le parfait exemple de l’intérêt du principe de précaution ?