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QUESTION D'ACTU

Syndrome des ovaires polykystiques

Infertilité, surpoids… Bientôt un vrai traitement contre le SOPK ?

Des chercheurs français ont réussi à prévenir et atténuer les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) chez des souris en bloquant l’action d’une hormone produite en excès dans le cadre de cette maladie.

Infertilité, surpoids… Bientôt un vrai traitement contre le SOPK ? Panuwat Dangsungnoen / istock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs français ont réussi à prévenir et atténuer les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) chez des souris en bloquant l’action de l’hormone anti-Müllérienne (AMH) grâce à un anticorps nommé Ha13.
  • Ce traitement innovant a permis de restaurer la fertilité et de normaliser les cycles hormonaux, même chez des souris adultes déjà atteintes.
  • Bien que des études supplémentaires soient nécessaires, cette découverte ouvre la voie à une future thérapie ciblée pour les femmes souffrant de SOPK.

Et si un traitement permettait enfin de s’attaquer aux causes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ? Cette maladie hormonale, qui touche environ 10 % des femmes en âge de procréer, est aujourd’hui l’une des principales causes d’infertilité. Une équipe de chercheurs français vient de faire une percée prometteuse en identifiant une nouvelle cible thérapeutique : l’hormone anti-Müllérienne (AMH), impliquée dans le processus de reproduction.

Cibler une hormone produite en excès dans le SOPK

Le SOPK se caractérise par un dérèglement hormonal entraînant une surproduction de testostérone, des cycles menstruels irréguliers et une difficulté à ovuler. Il est également associé à des troubles métaboliques comme le diabète ou la prise de poids. Jusqu’ici, les traitements disponibles s’attaquaient uniquement aux symptômes (acné, hyperpilosité...), sans cibler les causes profondes du trouble.

Des chercheurs de l’Inserm, du CHU de Lille et de l’Université de Lille, menés par Paolo Giacobini, ont publié, dans la revue Cell Metabolism, une étude qui pourrait changer la donne. En inhibant l’activité de l’AMH, une hormone produite en excès dans le SOPK, les scientifiques ont réussi à prévenir les symptômes du syndrome chez des souris. Le traitement repose sur un anticorps spécifique, appelé Ha13, capable de bloquer les récepteurs de l’AMH dans les ovaires et au niveau des neurones régulateurs de la reproduction.

"Administrés lors de la mini-puberté [une phase transitoire de développement hormonal juste après la naissance], ces bloqueurs d’hormone AMH ont eu un effet préventif : les souris n’ont pas développé les principaux symptômes du SOPK plus tard dans leur vie", détaille Paolo Giacobini. Mieux encore : "Chez les souris adultes qui en souffraient déjà, les anticorps ont permis de les faire reculer, l’ovulation et les taux d’androgènes sont revenus à la normale, ce qui suggère très probablement que la fertilité est améliorée."

Un anticorps qui bloque l’apparition de la maladie

Si cette approche ne peut pas, pour l’instant, être immédiatement transposée aux nouveau-nés humains, "dans la mesure où le diagnostic du SOPK survient seulement après les premières règles, [...] les anticorps ciblant le récepteur de l’AMH pourraient à l’avenir représenter une piste thérapeutique prometteuse pour le traitement des troubles liés au SOPK, chez les femmes adultes", précise Paolo Giacobini. Un brevet a d’ailleurs déjà été déposé pour ce potentiel traitement, qui laisse entrevoir une nouvelle piste pour les femmes concernées, longtemps confrontées à l’absence de solutions durables.

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