
En avril, les chenilles processionnaires, qui vivent sur les pins, les cèdres et les chênes, font leur retour. Une petite fille, âgée de 4 ans, en a récemment fait les frais au début du mois, selon Le Parisien. Après avoir joué dans le jardin de la maison familiale, Nadia est retournée à l’intérieur pour le dîner, puis elle a soudainement hurlé de douleur. "Je la retrouve le visage défiguré, son œil était dans un état que je n’avais jamais vu. Il était très gonflé, au point d’être fermé. Au début, j’ai cru qu’elle s’était crevé l’œil. Puis des boutons sont apparus sur sa joue et j’ai compris que c’était une réaction allergique", a raconté, au quotidien, sa mère, Zohara Hajji.
Inquiète, elle appelle les secours avant de finalement conduire elle-même sa fille aux urgences de Dreux. "Dès qu’ils ont vu son œil, ils ont dit : ce sont les chenilles processionnaires." Peu de temps après, la jeune patiente a été transférée d’urgence à l’hôpital Necker. "Ils ont dû la sédater. On enchaîne les traitements, les lavages oculaires. Son œil est gravement atteint", a déclaré la maman de Nadia, avant d’ajouter qu’un piège posé trois ans auparavant à proximité immédiate de leur jardin "n’a jamais été entretenu. Pire : le soir de l’accident, il n’était même plus en place."
Chenilles processionnaires : quels sont les risques ?
Début février, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Centre-Val de Loire avait rappelé les dangers pour la santé des personnes exposées à ces insectes. Les chenilles processionnaires du chêne et du pin possèdent des milliers de poils et des soies urticantes qui peuvent se détacher très facilement sous l’effet du vent ou être éjectés par l’animal lorsqu’il se sent en danger. En s’accrochant aux tissus (la peau et les muqueuses), ils peuvent provoquer une réaction urticante par libération d’une toxine, l'histamine. "Outre les symptômes inflammatoires non spécifiques, des réactions immunitaires et allergiques peuvent se mettre en place en cas de contacts répétés, aggravant alors les symptômes", précise l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.
Dans le détail, lorsque les poils entrent en contact avec la peau, une éruption douloureuse, des plaques rouges, des démangeaisons et des sensations de brûlure surviennent huit heures plus tard. Si ceux-ci sont présents dans les yeux, les patients peuvent présenter une conjonctivite dans les une à quatre heures suivantes. "En cas de contact par inhalation : les poils urticants irritent les voies respiratoires, provoquant des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir voire des difficultés respiratoires (œdème du pharynx et du larynx). En cas de contact par ingestion : il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins qui s'accompagne de symptômes tels que de l'hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales."
Que faire en cas d’exposition aux chenilles processionnaires ?
Les personnes en contact avec ces insectes doivent ôter leurs vêtements, les manipuler avec des gants et les laver au-dessus de 60°C. Il est conseillé de soigneusement se laver à l’eau et au savon, utiliser un papier collant pour décrocher les poils et brosser ses cheveux. "Prenez des antihistaminiques pour soulager les démangeaisons." En cas d’exposition, on évite de se frotter les yeux, qui doivent être rincés chez un ophtalmologue. Si les poils sont ingérés, il convient de diluer la quantité de poils ingérés en buvant un grand verre d’eau. "On peut tenter d'enlever les poils de la muqueuse de la bouche en raclant prudemment à l'aide d'une spatule ou d'une compresse ou en les ‘épilant’ à l'aide de papier collant."