La sclérose en plaques est une maladie héréditaire. Mais selon une étude récente de l'Institut Karolinka (Suède), paru ce 22 janvier dans Brain, les facteurs familiaux sont moins élevés que ce que l'on estimait jusqu'alors. C'est le résultat d'une analyse méticuleuse des risques entre les différents membres d'une famille à l'aide des registres médicaux et d'état civil réalisé chez l'immense majorité des patients suédois touchés par la maladie.
Les dossiers médicaux des 28 000 Suédois qui ont été atteints par la sclérose en plaques depuis 1968, ainsi que ceux de leurs proches biologiques ou adoptifs, ont été passés au crible.
Pas plus de risque pour les neveux et nièces
L'étude a confirmé ce que l'on soupçonnait déjà : les femmes sont davantage touchées par la sclérose en plaques que les hommes. Elle a également apporté des estimations précises quant aux risques pour les proches d'être touchés par la maladie. Un frère ou une soeur risque 7 fois plus de la développer par rapport à la population générale. Pour un enfant, le risque tombe à 5 fois plus que pour la population générale. Un petit-enfant, une nièce ou un neveu n'est pas plus exposé au risque qu'un étranger à la famille.
Cette étude confirme que la première cause d'une sclérose en plaque est l'hérédité. Mais immédiatement après viennent les facteurs individuels. Une infection bactérienne ou virale ainsi qu'une carence en vitamine B12 ou en iode sont connus pour favoriser la première poussée de la maladie. En revanche, l'environnement commun des membres d'une même famille n'a aucune incidence sur la survenue ou non de la sclérose en plaques.
Des résultats très fiables
Les données se sont donc révélées bien plus optimistes que celles des études précédentes, mais aussi plus précises parce qu'elles s'appuient sur des données objectives. « Les registres de la population en Suède sont des outils fiables pour trouver les familles des patients atteints de sclérose en plaques et leurs possibles diagnostics de la maladie, au lieu de se fier à la mémoire des patients. Notre étude est un bon exemple de comment on peut rapidement obtenir des résultats plus fiables que les études précédentes qui s'appuient sur des groupes de patients à l'hôpital sur des décennies », déclare Helga Westerlind, auteur de l'étude.