Jacques Pouzaint n’en revient toujours pas. C’est à l’occasion d’un simple bilan de santé en 2012 que son généraliste lui apprend qu’il est porteur du virus de l’hépatite C. Son foie est fibrosé et le facteur de Sallanches (Haute-Savoie) doit suivre une lourde trithérapie.
Mais l’histoire médicale de Jacques Pouzaint commence, en fait, trente ans plus tôt. « En novembre 1983, raconte le Parisien, Jacques a eu un accident de voiture, provoquant de multiples fractures au fémur et un éclatement de la rate pour lesquels il est opéré en urgence à l'hôpital de Sallanches ». Là, il doit subir plusieurs transfusions sanguines.
Et à cette époque, le virus de l’hépatite C, qui circule dans le sang, n’était pas identifié dans les poches de sang servant aux transfusions. Il faudra attendre 1990 pour qu’il soit détecté. « Cela fait partie des accidents médicaux qui surviennent à l'hôpital sans qu'il y ait une faute des médecins », explique le journal. Résultat, plusieurs centaines de personnes auraient été contaminées. Selon les informations du quotidien, 689 malades auraient été indemnisés dans les années 2011 et 2012 pour un montant global de 19,8 millions d’euros.
Mais pourquoi cette indemnisation intervient-elle plus de trente ans après les faits ? Les cancers ou les affections du foie liés au virus de l’hépatite C peuvent évoluer de manière silencieuse et se déclarer bien après la contamination. Pour le facteur de Sallanches comme pour les autres, c’est un examen de routine qui a permis d’identifier la présence du virus. Interrogé par le journal, Eric Merlet, président de SOS Hépatites, précise toutefois que « le patient porteur du VHC doit prouver qu'il a été transfusé » dans ces années-là pour espérer être indemnisé.