L’hôpital de Chambéry ne serait pas en cause suite au décès des nourrissons en décembre dernier selon l’enquête conduite par l’agence régionale de santé Rhône Alpes. Marisol Touraine a fait aujourd’hui un bilan des différentes inspections conduites par l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et le ministère de la Santé auprès du laboratoire Marette, de ses fournisseurs, et de l’hôpital.
« L’hypothèse la plus probable est celle d’une contamination le 28 novembre à un moment précis, des poches d’alimentation pour enfants qui étaient destinées à Chambéry », a expliqué Marisol Touraine. « C’est la cause des accidents qui se sont produits et qui ont conduit au décès des enfants à Chambéry. »
Cependant, l’inspection menée à l’hôpital a révélé l’existence de dysfonctionnements à l’hôpital : « Une poche périmée a été administrée, ce ne sont pas les poches les plus anciennes qui sont administrées en premier, a indiqué la ministre de la santé. Cependant, ces dysfonctionnements ne sont pas en lien avec les chocs septiques qui se sont produits les 6, 7, 11 et 15 décembre derniers.
Ecouter Marisol Touraine, ministre de la Santé. "Je peux dire que s’il y a eu des dysfonctionnement à l’hôpital, on ne peut établir de lien entre ces dysfonctionnements et les décès. »
Les dysfonctionnements relevés à l’hôpital ont conduit Marisol Touraine à lancer une mission de l’Inspection générale des affaires sociales. Elle devra clairement identifier les responsabilités. Ses conclusions sont attendus d’ici un mois. L’IGAS est aussi chargée de faire un rapport sur les modalités de fabrication, de conditionnement, de conservation, de transport, de stockage et de traçabilité, des poches de nutrition parentérale, qu’elles soient fabriquées en laboratoires externe ou par les pharmacies hospitalières.
Rappelons que la production du laboratoire Marette a été suspendue depuis le 7 janvier dernier, et tous les produits fabriqués ont été placés sous quarantaine. L'agent responsable des chocs septiques appartient à la famille des entérobactéries mais « il s'agit d'une espèce non décrite à ce jour» , avait indiqué le Pr Jean-Claude Manuguerra, responsable de la cellule d'intervention biologique d'urgence de l'institut Pasteur. Les analyses génomiques réalisées à partir des reliquats de 3 poches alimentaires utilisées pour les nourrissons décédés et de 3 poches non utilisées mais fabriquées le même jour (le 28 novembre dernier) par le laboratoire ont permis d'établir la présence de ce germe.