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Une dépense énergétique accrue

Perte de poids : baisser le chauffage pour dépenser plus de calories

Par Audrey Vaugrente

S’exposer à une température de 18°C à raison de 6h par jour permet d’augmenter la dépense de calories, et donc de lutter à terme contre l'obésité, démontre une étude.

SIPANY/SIPA

Baisser le chauffage de quelques degrés en complément d'une alimentation équilibrée et d'une activité physique régulière. C’est la suggestion d’une équipe de l’université de médecine de Maastricht (Pays-Bas) pour faire reculer l'obésité. Leur étude, parue ce 22 janvier dans la revue spécialisée de Cell, Trends in Endocrinology & Metabolism, suggère qu’un froid modéré permet de mieux lutter contre l’obésité, voire de perdre du poids.

 

Un confort qui entraîne l’obésité

Le contrôle de la température intérieure n’est pas forcément une bonne idée. L’augmentation de l’activité physique, la réduction de la prise alimentaire ont eu un effet limité sur l’obésité dans les pays occidentaux. Face à ce bilan médiocre, les chercheurs ont envisagé un troisième facteur : et si bien chauffer les bureaux et habitations expliquait les problèmes croissants de surpoids ?

 

« Nous chauffons et refroidissons nos habitations afin d’obtenir un maximum de confort, tout en minimisant nos dépenses énergétiques nécessaires au contrôle de notre température interne, » expliquent les auteurs. « C’est évident dans les bureaux, les logements et c’est plus prononcé dans les centres de soin et les hôpitaux. A cause d’un manque d’exposition à des températures ambiantes variées, des populations entières sont plus sujettes à l’obésité », affirment les auteurs.


2h par jour à 17° fait diminuer la graisse

Après 10 jours d’exposition à un froid modéré, l’inconfort diminue, ont observé les chercheurs. Mais surtout, s’exposer à une température de 18°C à raison de 6h par jour permet d’augmenter la quantité de graisse brune dans le corps. Une étude japonaise partant du même principe observait, elle, que 2h quotidiennes à une température de 17°C permettait de faire reculer la graisse corporelle.

 

L’intérêt de la méthode proposée est qu’elle empêche la « thermoneutralité. » Cette notion décrit une gamme de températures dans laquelle le corps peut maintenir sa température interne sans altérer son métabolisme. S’exposer à une température un peu plus basse, en revanche, permettrait d’augmenter les dépenses énergétiques du corps. Dans les faits, on constate qu’un corps qui frissonne quintuple son métabolisme de base. Et plus le métabolisme est élevé, plus on brûle de graisses.

 

Bien sûr, nous ne sommes pas tous égaux face au froid. C’est d’autant plus vrai que les réserves de graisses brunes du corps déclinent avec l’âge. Ainsi, un jeune pourra augmenter jusqu’à 30% son métabolisme de base face à un froid modéré. En revanche, les personnes âgées y réagissent beaucoup moins. Et les effets d’une longue exposition au froid modéré sur la santé ne sont pas encore connus…