Problème d’érection, baisse de libido ou encore insatisfaction sexuelle globale, et si ces troubles intimes n’étaient pas seulement réservés aux adultes ou aux seniors comme on a tendance à l’imaginer. C’est en tout cas ce que semble indiquer une étude scientifique publiée online dans le Journal of sexual medicine et révélée par le Figaro. Réalisée par des chercheurs de l’Université du Nouveau-Brunswick, cette enquête menée sur Internet auprès de 258 jeunes de 16 à 21 ans ayant déjà eu des rapports et en moyenne 3 partenaires, met en évidence le fait que même à ses débuts, la vie sexuelle n’est pas un long fleuve tranquille. En effet, la moitié des jeunes Canadiens interrogés dans ce sondage, filles ou garçons, ont déclaré présenter des difficultés sexuelles et un quart d’entre eux en souffrirait.
Plus de 25% des garçons déclarent des troubles de l’érection
Alors que l’imaginaire collectif véhicule l’idée que les problèmes érectiles concernent uniquement les hommes d’un certain âge, les résultats de ce sondage peuvent surprendre en révélant que plus d’un garçon sur quatre serait en réalité touché par ce trouble. Même si dans la majorité des cas, les participants à cette étude ont déclaré qu’il s’agissait d’un trouble de l’érection léger, dans 2% des cas le problème était tout de même rapporté comme étant « sévère » par ces jeunes hommes.
Cependant d’après les spécialistes, ces résultats ne seraient pas inquiétants. A cet âge la cause du trouble de l’érection est dans la plupart des cas d’origine psychologique et d’après les experts, ces pannes ponctuelles chez des hommes jeunes ont toujours existé. « En consultation, c’est assez fréquent de rencontrer un jeune homme avec des troubles de l’érection. On en voit un peu plus souvent qu’avant, pas parce que c’est un nouveau problème mais parce qu’ils en parlent plus facilement, précise le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et sexologue. « On peut être optimiste et se dire qu’aujourd’hui devant une difficulté, ils s’expriment. Ou alors, si on est un peu plus pessimiste, on se dit, ils sont dans la recherche de performance, et on les voit parce qu’ils veulent rester au top sexuellement ».
Ecoutez le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et sexologue : « Chez la plupart des hommes jeunes, c’est un problème d’anxiété. Is ont peur de ne pas être à la hauteur. Si on dédramatise le contexte, ça se passe bien. »
22% des jeunes filles évoquent un manque de libido
Mais les jeunes hommes ne sont évidemment pas les seuls à déclarer des problèmes d’ordre sexuel. Parmi les jeunes femmes interrogées (144), en dehors des difficultés à atteindre l’orgasme tant convoité, c’est le manque de libido qui semble ternir leur vie sexuelle dans 22% des cas. D’ailleurs, de façon encore plus surprenante, 23% des garçons interrogés souffrent de cette même baisse de désir. « Le manque de libido entre 16 et 20 ans, sauf cas exceptionnel ça n’existe pas. La baisse de libido dont les jeunes parlent dans cette étude, à mon avis c’est plutôt encore un problème d’anxiété, de crainte de l’échec. Quand un jeune a l’impression d’avoir raté sa ou ses premières expériences, parfois après il n’a plus envie de recommencer, détaille Sylvain Mimoun. A cet âge, pour moi c’est plutôt un évitement de relation qu’un vrai manque de libido ».
Ecoutez le Dr Sylvain Mimoun : « L’adolescence, c’est pas l’âge d’or de la sexualité. Pour avoir du plaisir il faut se sentir à l’aise avec soi et avec l’autre, et pour ça il faut l’avoir fait un certain nombre de fois. Lapprentissage peut aider quand même. »
Enfin autre résultat révélé par ce sondage, que ce soit pour les filles, comme pour les garçons, la satisfaction sexuelle était plus grande chez les participants déclarant être engagés dans une relation amoureuse et sexuelle. « Quand on est amoureux on est rassuré, c’est vrai pour l’homme et pour la femme. Pour bien fonctionner sexuellement, surtout à cet âge, il faut être, dans l’ordre, rassuré d’abord, stimulé ensuite. C’est pourquoi, encore une fois, les jeunes qui n’ont que des aventures restent souvent bloqués sur la performance et ce sont ceux qui ont le plus de troubles sexuels, » conclut Sylvain Mimoun.