La lèpre existe toujours ! En 2012, 232 857 nouveaux cas ont été rapportés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont 10% sont des enfants. C’est pourquoi la quête de la Journée Mondiale des lépreux qui s’étend en réalité sur 3 jours (24,25 et 26 janvier) est toujours aussi nécessaire. Grâce aux dons récoltés pendant ces journées par des associations comme l’Ordre de Malte, il est ensuite possible de dépister et de soigner des malades. De plus les sommes collectées permettent également de réinsérer les patients guéris, de financer la recherche et enfin de former les médecins et le personnel de santé. En 2013, près 740 000 euros ont été récoltés par les bénévoles de l’Ordre de Malte France. A l’occasion de cette journée de mobilisation, Pourquoidocteur fait un point sur cette maladie.
Une maladie infectieuse qui évolue lentement mais qui exclut
Provoquée par lebacille Mycobacterium leprae, la lèpre est une maladie infectieuse chronique qui évolue très lentement, avec 5 ans en moyenne d’incubation. Cette pathologie peu contagieuse se transmet par les voies respiratoires et touche indifféremment les hommes, les femmes et les enfants. Lorsque le dépistage et la mise en route du traitement sont trop tardifs, les nerfs, les muqueuses et les yeux peuvent être attaqués. Les personnes victimes de la lèpre ne ressentent plus la douleur sur les membres touchés et malheureusement les lésions cutanées (blessures, brûlures) se développent rapidement. La perte progressive de la mobilité des membres entraîne des handicaps physiques importants. En 2012, d’après l’Ordre de Malte, 2,5 millions de lépreux guéris souffrent de séquelles invalidantes. S’ils sont considérés comme guéris, ils souffrent physiquement, psychologiquement et surtout socialement car les programmes de rééducation et d’insertion sont souvent inexistants dans leur pays. Enfin, la lèpre demeure la maladie de l’exclusion. La crainte de la contagion, les difformités physiques ainsi que les idées reçues sur la maladie font des lépreux des parias isolés de leur communauté mais aussi de leur famille.
Dépister pour traiter et réduire les handicaps
Depuis 1981, l’association de trois traitements a permis d’assurer une guérison totale des malades et de réduire le nombre de nouveaux cas d’incapacités 2 (infirmité visible). En 2000, le séquençage de l’intégralité du génome du bacille Mycobacterium leprae a constitué un formidable espoir pour la recherche d’un traitement, curatif ou préventif, encore plus efficace. Mais dans ce combat contre la lèpre, au delà des traitements c’est aussi en matière de dépistage qu’il est encore nécessaire d’aller plus loin. Plus la maladie est dépistée précocement, plus elle est facile à combattre. Le dépistage précoce permet d’éviter les infections et les séquelles paralytiques. La réhabilitation et la réinsertion du patient sont donc plus faciles. Pour détecter le plus de nouveaux cas possibles, il est nécessaire d’identifier et de localiser les cas enregistrés durant les 10 dernières années dans une région, puis d’aller effectuer des campagnes de dépistage ciblées auprès des personnes ayant été en contact avec ces malades. Depuis 1986, l’Ordre de Malte France a pris en charge l’ensemble du dépistage dans la région de Moyenne-Guinée en Conakry, depuis deux ans le dépistage au Cambodge avec le CIOMAL (Comité International de l’Ordre de Malte pour l’Assistance aux Lépreux) et depuis 2013 au Laos.
Source : Dossier de presse de l’Ordre de Malte France.