ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Transmission volontaire du sida : 5 ans de prison requis contre le routier

Justice

Transmission volontaire du sida : 5 ans de prison requis contre le routier

Par Julian Prial

Depuis lundi, Patrick est jugé aux assises, accusé d'avoir transmis sciemment le virus du sida à son ex-compagne. 5 ans d'emprisonnement ont été requis ce mardi à son encontre.  

REVELLI-BEAUMONT/SIPA
MOTS-CLÉS :

Cinq ans de prison, dont trois avec sursis, c'est le réquisitoire de l'avocat général ce mardi à la cour d'assises du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) à l'encontre de Patrick, un homme de 51 ans accusé par son ex-compagne de lui avoir transmis sciemment le virus du sida.

Dans cette histoire, Christine, âgée aujourd'hui de 42 ans, a vécu pendant huit ans avec Patrick, qui lui avait caché qu’il était malade et qu’il prenait un traitement antirétroviral. C'est en janvier 2004, lorsqu’elle s’est rendue à l’hôpital très amaigrie, que Christine avait découvert qu’elle était atteinte du sida. Aujourd’hui, placée sous trithérapie, elle va mieux mais elle est en permanence fatiguée et a dû arrêter son travail d’auxiliaire de vie. « En me contaminant, il m’a volé ma vie», a-t-elle lâché hier semon Le Parisien.

Un malade dans le déni
L'accusé, chauffeur routier, reconnaît pour sa part qu'il se savait malade depuis le début de sa relation de huit ans avec Christine. « Patrick souhaite faire face à ses responsabilités », a indiqué à l'Agence France Presse son avocat Me Jonathan Ben Ayoun, en précisant que son client « en raison de sa simplicité et de son côté un peu brut de décoffrage ressentait un sentiment de honte, mêlé d'une incompréhension de la procédure. »

L'accusé est en effet un ancien toxicomane tombé dans la cocaïne puis l'héroïne à la mort de son père en 1984. Et pendant son idylle avec Christine, il se  savait malade, « mais il était dans le déni, le déni névrotique », a indiqué de son côté l'expert psychiatre Frantz Prosper.
Quoi qu'il en soit, Patrick encourt aujourd'hui 15 ans de réclusion pour administration de substance nuisible ayant entraîné une infirmité ou une mutilation permanente. Le verdict est attendu dans la soirée.

Un étudiant américain contamine plus de 30 de ses partenaires
Enfin, ce récit fait écho à une autre affaire qui se déroule outre-Atlantique avec des faits identiques de transmission du sida volontaire. Aux Etats-Unis, Michael Johnson, un ancien étudiant séropositif de la Lindenwood University (Missouri, Etats-Unis) est actuellement emprisonné pour avoir eu des relations sexuelles non-protégées. Il a été arrêté à la fin de l'année 2013 après la plainte d'un homme qui l'accusait de l'avoir contaminé sciemment avec le virus du sida. Quatre autres plaintes ont rapidement suivi. 

Pendant son enquête, les policiers américains ont découvert stockées sur un ordinateur, 32 vidéos des ébats de Michael Johnson avec 31 personnes différentes. Ils ont estimé après visionnage, qu'aucune de ces personnes ne se savait filmée et qu'aucune ne savait que Johnson était séropositif. Alors où s'arrête la liste des victimes de Michael Johnson ?  En fonction des charges retenues, le jeune homme âgé de 22 ans encourt la prison à perpétuité.