Les études et les rapports sur les dangers des pesticides pour la santé se multiplient, mais pour 1200 médecins, ce n’est manifestement pas suffisant. Ces derniers viennent de lancer un appel pour alerter sur la dangerosité des pesticides. « Nous ne cherchons pas à montrer du doigt une profession, mais chacun doit prendre ses responsabilités, précise cet appel relayé par le site du Parisien. A nous d’assumer les nôtres en alertant sur les dangers de ces produits, particulièrement pour certaines catégories de la population, ceux qui y sont le plus exposés, ainsi que les femmes enceintes et les enfants », explique le Dr Pierre-Michel Perinaud, médecin généraliste à Limoges.
Les risques de cette exposition sont égrainés : maladie de Parkinson, cancers de la prostate, du sang, malformations congénitales… Mais aussi infertilité, obésité, puberté précoce. Malgré ces risques avérés, les mesures de protection ne sont manifestement pas à la hauteur, semblent dénoncer ces 1200 médecins anonymes de France métropolitaine et des Antilles. Ils réclament donc plus de fermeté, et notamment que les dérogations à l’interdiction européenne des épandages aériens, notamment aux Antilles, soient moins fréquentes. Dans certains cas, elles atteindraient « 12 mois sur 12 ».
Autre proposition de ces médecins relevée dans le quotidien : interdire les pesticides hors usage agricole. La mesure a déjà été prise, mais elle ne sera effective qu’en 2020 ! Or, on le sait, avec les pesticides, le danger persiste bien au-delà de l’interdiction puisque ces produits continuent à empoisonner les sols pendant de longues années. Le chlordécone, un pesticide largement utilisé aux Antilles, y a été interdit en 1993. Une étude de l’Inserm a montré en décembre dernier qu’il était à l’origine de naissances prématurées. Et selon Jean-Yves Le Déaut, député PS, docteur en biochimie et auteur de nombreux rapports sur ce sujet, le chlordécone persisterait jusqu’à 7 siècles dans l’environnement.