Les cabines de bronzage pourraient faire plus de victimes de cancer que le tabagisme. C’est en tout cas ce que révèle une large étude publiée dans la revue Jama Dermatology. En réalité il s’agit d’une publication qui a colligé les résultats de 88 études réalisée sur le sujet, rassemblant ainsi les données de plus de 400 000 personnes en Europe, aux Etats Unis et en Australie. D’après les auteurs de ce travail, les populations jeunes seraient particulièrement à risque.
Les UV artificiels causeraient 450 000 cancers de la peau
Pour évaluer la popularité de ces centres de bronzage artificiel et quantifier le risque de cancer de la peau qu’elles induisent, ces chercheurs ont analysé les résultats de ces études réalisées entre 1992 et 2013. Ils ont ainsi pu calculer à la fois le risque de mélanome, le cancer de la peau le plus agressif, mais aussi le risque de cancer de la peau de type non-mélanome.
Au final, cette équipe montre que plus de 450 000 cancers de la peau de type non mélanome et plus de 10 000 mélanomes seraient attribuables chaque année aux cabines de bronzage dans le monde. « Même si la mortalité associée au cancer du poumon est de loin supérieure à celle du cancer de la peau, ce qui nous inquiète, c’est que le bronzage artificiel est de plus en plus populaire, précise les auteurs.
Alors que les taux de tabagisme sont en baisse dans les pays occidentaux, il est possible que le nombre de cancers de la peau induits par les cabines de bronzage finissent par dépasser celui des cancers du poumons dans les années à venir ».
L’Europe particulièrement friande des cabines de bronzage
Bien que les résultats de cette étude révèle qu’en moyenne 3 adultes sur 10 dans le monde ont déjà été exposés au moins une fois dans leur vie à ce type de rayons UV artificiels, elle révèle également que cette attirance pour les cabines de bronzage n’est pas uniforme selon les régions géographique. C’est en Europe du Nord et de l’Ouest que cette prévalence de fréquentation serait la plus importante avec 41,6% des adultes ayant déjà bronzé dans ce type d’appareil. Aux Etats Unis et au Canada, ils seraient 35,4%, alors que l’Australie arrive en queue de peloton avec seulement 10,7% des adultes ayant déjà utilisé une cabine de bronzage.
Les jeunes particulièrement concernés
Mais ce qui inquiète encore plus les auteurs, tous pays confondus, c’est que les jeunes sont particulièrement nombreux à avoir déjà tenté l’expérience. En effet, dans cette enquête, 55% des étudiants d’université et 19,3% des adolescents ont été exposés au moins une fois dans leur vie à une lampe UV. « Parce que le risque de mélanome et des autres cancers de la peau est plus élevé chez les personnes exposées au bronzage artificiel au début de leur vie, le fait que nous ayons constaté que de nombreux étudiants et adolescents ont déjà été exposés est très inquiétant, conclut les auteurs. Le taux de cancer de la peau dans ce groupe très sensibles devrait être encore plus élevés dans les prochaines décennies ».